samedi 25 février 2017

Bernard Fellay, le saint de Menzingen

A chaque époque ses saints, ses héros et confesseurs de la foi. Les catholiques qui ont vécu au XIXe siècle ont ainsi eu la grâce d’être les contemporains d’un curé d’Ars, d’une sainte Bernadette et d’une sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Les catholiques d’aujourd’hui ont la grâce et le privilège — mais s’en rendent-ils seulement compte ? — d’être les contemporains de Bernard Fellay, le saint de Menzingen. Au début du XXe siècle, nous eûmes un saint Pie X. Au début du XXIème, nous avons un saint Fellay. L’orthographe a son importance : pas un saint fêlé, non, un saint Fellay. Pas le saint Môret, le produit du fromager. Non. Le saint Fellay, le produit de la Fraternité. 

Tout en effet respire la sainteté chez ce petit Suisse 100 % matière grâce. Là aussi la graphie est essentielle, comme dans Lactel : c’est grâce avec un accent circonflexe qu’il faut écrire et non avec deux “s”.

Encore enfant, le petit Bernard aimait à contempler l’usine électrique d’Ecône que dirigeait son géniteur. Le jeune homme, qui était passé de la voie illuminative à la voie unitive avant même que sa voix ne mue et que n’apparaisse cette fossette sur son menton qui le rend si intelligent et lui donne un air si pénétré, avait-il déjà conscience qu’il était une lumière, une étoile, une étincelle divine, un astre pur né parmi les hommes pour les irradier de ce feu dévorant d’amour, un brasier vivant de charité ? Le jeune Bernard (que ses condisciples surnommaient avec affection Nanard, gentil sobriquet s’il en est) savait-il déjà qu’un jour sa parole électriserait les foules, réchaufferait les cœurs, irradierait les âmes, ressusciterait les morts (spirituels s’entend) ? Des recherches plus poussées dans une prochaine hagiographie du saint de Menzingen nous permettront peut-être de répondre à cette légitime interrogation des fidèles. Mais l’aurait-il su, il n’en aurait rien dit tant ce qui frappe chez Bernard Fellay, c’est son incomparable humilité. C’est en vain qu’on chercherait chez lui la moindre colère, le moindre emportement, la moindre trace d’orgueil ou de suffisance alors même qu’il dirige depuis près d’un quart de siècle une forme de multinationale présente sur les cinq continents et qui fait du chiffre, en termes de millions, en dépôts bancaires, en possessions mobilières et immobilières et surtout, car c’est l’essentiel, en bouquets spirituels avec ces millions de chapelets débouchant invariablement sur d’étonnants miracles. 

La sainteté, on le sait, c’est l’équilibre parfait. Et en effet chez saint Bernard du Valais tout est calme. Ecoutez ses sermons où jamais sa voix ne s’élève et ne s’abaisse. C’est toujours le même rythme, une semblable intonation qui permet aux nourrissons les plus récalcitrants de s’endormir, aux insomniaques chroniques de se reposer enfin dans les bras de Morphée. Ces paroles toutes d’or sont seulement ponctuées de longs silences où son âme contemple les réalités célestes, où son cœur se dilate, où son esprit se complaît dans ce qui est comme un avant-goût de la vision béatifique, du cœur à cœur, du face à face avec son Divin Maître. Même quand il prêche, Bernard Fellay est en oraison. Il fallait le voir interrogé par Jean-Pierre Maugendre le 29 janvier sur TV-Libertés, il fermait les paupières puis les ouvrait à nouveau avant de répondre des propos directement tombés du Ciel, une manne céleste : « il manque le tampon ». D’évidence, tout au long de cet entretien, le futur chef à vie de la Prélature Saint-Pie X était en prière. En extase disent certaines âmes privilégiées qui ont eu la grâce de le côtoyer de près et qui confient que parfois, au cours de ces oraisons, elles l’ont vu brièvement léviter. Tel Tryphon Tournesol et son huile Lesieur. Pas d’erreur, ce n’est pas un leurre. D’où l’importance pour lui de ne se déplacer que dans des pièces hautes de peur que sa tête — et non son pied — ne heurte la pierre du… plafond.

Ce qui frappe aussi chez le saint de Menzingen, c’est sa dévotion mariale. Tous les élus ont été des dévots à la Sainte Vierge. Mais qui plus que le supérieur de la sainte Fraternité Saint-Pie X aime et vénère la Mère de Dieu ? Et Celle-ci le lui rend bien. Chacune de ses croisades du Rosaire depuis plus d’une décennie s’est invariablement achevée par un grand miracle récompensant la sainteté, l’héroïsme de l’héritier légitime de saint Mgr Lefebvre. La première croisade du Rosaire que l’abbé Alain Lorans, directement inspiré du Ciel avait appelée avec modestie « la nouvelle bataille de Lépante » (numéro 100 de Nouvelles de Chrétienté, septembre-octobre 2006), avait débouché sur un premier miracle, la libération de la messe en vigueur sous saint Jean XXIII. Saint Benoît XVI, dans un Motu Proprio du 7 juillet 2007 qui fit la joie de saint Fellay et de ses disciples, parla, sous la dictée lui aussi du Saint-Esprit, de « la forme extraordinaire du rite romain ». Et de l’extraordinaire, on en a tous les jours grâce au petit saint du Valais.

La seconde croisade du Rosaire du saint, trois fois saint de Menzingen déboucha sur un second miracle, la levée des excommunications des quatre évêques sacrés par le saint fondateur d’Ecône. L’impensable se produisait, l’impossible devenait possible. Merci qui ? Merci Bernard !

Oui n’en doutons pas, n’en doutons jamais, Bernard Fellay est un athlète de la foi, le lieutenant de Dieu sur terre, l’instrument que la Providence s’est choisie pour les hommes de notre temps afin qu’il sauve l’Eglise, assure la gloire de Dieu et le salut des âmes. Et nous savons d’ores et déjà que l’actuelle croisade du Rosaire que Mgr Fellay a voulue pour le centenaire des apparitions de Notre-Dame à Fatima et qui s’achève pour la fête du Cœur immaculé de Marie le 22 août (quelle délicatesse fellaysienne, quelle magnifique dévotion mariale, comment ne pas en avoir la chair de poule et les yeux embués de larmes ? ) débouchera sur un miracle encore plus grand que les deux premiers : l’érection d’une prélature personnelle pour la Fraternité Saint-Pie X dirigée à vie par saint Bernard Fellay lui-même. 

Le saint de Menzingen était allé à Lourdes en octobre 2008 pour la fête du Christ-Roi lors du cent-cinquantième anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge à sainte Bernadette pour lancer sa seconde croisade du Rosaire. Notre-Dame de Lourdes lui répondra en deux temps : d’abord par le miracle (la levée des excommunications) puis par l’épreuve (Dieu n’éprouve-t-il pas ceux qu’Il aime ?) avec la mort subite le jour même de la fête de Notre-Dame de Lourdes, le 11 février 2009, de trois séminaristes écôniens victimes, lors d’une randonnée en raquettes, d’une avalanche tout aussi subite. On admirera la discrétion de l’abbé de Cacqueray et de l’abbé Lorans qui, pourtant parfaitement au courant de cette tragédie, n’en souffleront mot le soir même dans la conférence qu’ils tinrent à la Mutualité à Paris pour célébrer avec transport cette divine levée des excommunications. A aucun moment ils n’en parleront à l ’assistance venue nombreuse, pas même pour l’inviter à prier pour les trois défunts. Quelle admirable délicatesse !

Après le miracle de Notre-Dame de Lourdes qui lève les sanctions canoniques, c’est au tour de Notre-Dame de Fatima de permettre l’érection d’une prélature. Il y eut le 13 octobre 1917 le grand miracle solaire. En 2017 il y aura le grand miracle de la prélature. 

Ne saviez-vous pas que c’était cela, et rien d’autre, le troisième secret de Fatima ? L’érection d’une prélature personnelle dirigée par un saint qui sauverait l’Eglise et qui multiplie les miracles ? Notre-Seigneur multipliait les pains, Bernard Fellay multiplie les millions. Avec son associé ami de Tsahal, saint Maximilien Krah, ils répètent en chœur avec Jean-Pierre Foucault : « Qui veut gagner des millions ? » Partout des églises, des séminaires, des chapelles s’élèvent de terre et montent vers le ciel en une admirable symphonie. Les nobles bâtiments de la prélature personnelle achetés par la FSSPX jouxtent le Vatican. Avec son compère et complice, saint François-Bergoglio, le saint de Menzingen fera marcher les aveugles, rendra la vue aux paralytiques, donnera la parole aux sourds et des oreilles aux muets, bénira les sodomites, les concubins et les divorcés remariés, visitera les mosquées et les synagogues, recevra avec déférence le B’nai B’rith, les francs-maçons, les adorateurs de la lune et de l’oignon. Au XIIIe siècle nous eûmes saint François et saint Dominique. Au XXIème nous avons saint François Bergoglio et saint Bernard Fellay ! Ah quelle merveille, près d’un demi-siècle de combats traditionalistes pour en arriver là ! Tant de sermons, de processions, de pèlerinages, de retraites et d’exercices spirituels, tant de dons et de legs, tant d’héritages captés pour en arriver à ce triomphe à nul autre pareil !

Et ce qui est encore plus merveilleux, c’est l’unanimisme des troupes du saint de Menzingen. Pas un seul des 613 prêtres de cette sainte Fraternité pour s’opposer publiquement à cette prélature placée directement sous la dépendance de saint François-Bergoglio, l’ami des transsexuels, des juifs et des mahométans, des invertis, des divorcés et des fornicateurs. On voit là le travail de l’oraison, la qualité de leur vie intérieure, le témoignage de leur bravoure, l’excellence de leur formation à Ecône, le résultat impressionnant de leur vie de prière, de pénitence, de mortification et de sanctification, les grâces innombrables obtenues par la célébration quotidienne du saint sacrifice de la messe una cum famulo tuo Papa nostro Francesco, la force des prières de Mgr Lefebvre qui du Ciel comme sainte Thérèse n’a de cesse de faire du bien sur la terre et de veiller sur son œuvre si sainte. Ces âmes d’élite prouvent à tous en grandeur nature ce qu’est la sainteté en actes, la force de leur foi, l’attachement à la doctrine et à la morale catholiques de toujours, à des principes intangibles. Ils nous ravissent par leur tranquille héroïsme. 

Qui peut douter qu’ils sont les héritiers des martyrs qui préféraient être donnés aux bêtes plutôt que de trahir leur foi, plutôt que d’accepter le moindre accommodement, la moindre compromission avec le scandale, l’hérésie et l’apostasie ? Mgr Fellay le disait déjà dans sa lettre aux fidèles du 24 janvier 2009 dont plusieurs versions contradictoires ont circulé (encore un miracle du saint de Menzingen !) : « nous sommes prêts à signer de notre sang le Credo ». Qui peut en effet en douter devant une telle héroïcité des vertus ? Mgr Fellay et son porte-parole, l’abbé Alain Lorans, que les mauvaises langues appellent le petit chiot à rubans de Sa Sainteté, élèvent tellement notre âme par la pureté de leur actions, l’invariance de leurs déclarations, la noblesse de leurs intentions, la franchise de leurs entreprises, l’amour de leur Créateur et Sauveur que parfois nous en avons les oreilles qui bourdonnent comme lorsque nous prenons l’avion. Il faut dire qu’ils nous élèvent à une telle altitude. Plus haut c’est le soleil comme dirait Dieudonné !

D’un pôle du monde à l’autre s’élève une voix unanime comme à la mort de Jean Paul II : Santo subito. Santo Subito. Santo Subito. Bernard Fellay est saint, trois saint, triple saint. Saint est le Fellay, saint est le Bernard, sainte est sa Prélature, sainte est sa Tonsure, sainte est sa Fraternité.

Petrus.