samedi 12 mars 2005

Cher Conomore, vous vous illusionnez!

L'Europe que l'on nous impose n'a rien d'européen. Une Europe qui s'étend à la Turquie et demain à Israël et aux pays du Maghreb comme il en est sérieusement question mérite-t-elle le qualificatif d'européenne? Vous dites que la victoire du non réjouirait les Etats-Unis. C'est tout le contraire. Les Américains ont toujours dit le plus grand bien qu'ils pensaient de l'Union européenne et George W. Bush ne se cache pas d'oeuvrer à l'adhésion à l'UE de la Turquie, allié traditionnel des USA et d'Israël. 
 
Quant à l'exemple de l'agriculture que vous avez choisi, il me paraît justement révélateur de ce qu'est cette Europe. En effet, en quarante ans de Politique agricole commune (PAC), le nombre des agriculteurs a été divisé par dix et les quelques centaines de milliers de paysans qui subsistent ne vivent misérablement que grâce aux maigres subsides que l'UE leur alloue, les transformant en serfs modernes. On les a fait s'endetter jusqu'au cou pour qu'ils se mécanisent, qu'ils se modernisent et maintenant ils sont pris à la gorge. 
 
De surcroît,l'agriculture intensive détruit la nature, l'élevage moderne (poulets en batterie), traite les animaux comme des choses et nuit gravement à l'homme en donnant une alimentation de fort mauvaise qualité. D'où les scandales permanents : vaches folles, poulets à la dioxyne, etc, etc.
  
Des nappes phréatiques sont irrémédiablement polluées par les engrais et les pesticides. Les fruits et légumes que nous consommons sont de véritables poisons tant ils subissent de produits chimiques.
  
L'agriculture européenne est soviétisée, de nature totalitaire et repose sur la folie des hommes et l'esprit de lucre. Pour que les vaches donnent davantage de lait, on les pique à la somatotropine, hormone de lactation, au même moment où l'on impose des quotas laitiers pour en limiter la production. Avouez qu'il est difficile d'aller plus loin dans la folie! 
 
Enfin, je m'étonne que vous ne jugiez finalement pas si grave de voter oui à un texte constitutionnel qui nie l'héritage chrétien du Vieux Continent, qui de surcroît promeut officiellement, au nom de l'idéologie anti-discriminatoire, toutes les déviations morales, institutionnalisant l'homosexualité et qui, au nom de l'antiracisme, place l'Europe en état d'invasion libre. 
 
J'ajoute que défendre sa patrie (ce que vous appelez, en vous moquant, le souverainisme) est partie intégrante du quatrième commandement de Dieu et ne revêt donc aucun caractère facultatif ou superfétatoire pour un chrétien désireux de faire son salut. 
 
En votant oui à ce texte, je crains que vous ne commettiez un péché mortel dont vous aurez à rendre compte. 
 
Mais en deux mois et demi, vous avez encore le temps de changer d'avis. 
Je prierai et j'oeuvrerai en ce sens. Sans illusion excessive mais sans non plus me décourager, cher Conomore. 
 
Ce n'est pas la bataille rhétorique qui m'effraie, bien au contraire. 
 
On se le fait, ce match de ping-pong au meilleur des cinq sets? 
 
Petrus. 

vendredi 11 mars 2005

Non, trois fois non à la Constitution européenne

Le dimanche 29 mai, jour de la Fête-Dieu, les Français seront consultés sur le traité de Bruxelles signé à Rome par les vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement le 29 octobre 2004. Nous n'entrerons pas ici dans le détail juridique et technique de ce traité constitutionnel mais nous nous arrêterons sur ce qui nous semble le plus grave dans ses dispositions et dans ses conséquences. 

Il faut dire d'abord que ce traité couronne un demi-siècle d'abdication de la souveraineté et de l'indépendance nationale. Ce que l'on a appelé la construction européenne a été en fait une machine de guerre pour détruire les nations et un cheval de Troie du mondialisme. C'est si vrai qu'il ne s'agit pas même de construire l'Europe (et d'ailleurs quelle Europe?) mais une sorte d'ONU régionale puisqu'il est sérieusement question d'intégrer la Turquie et demain, dit-on, Israël et les pays du Maghreb. 

On s'interroge sur l'opportunité de faire adhérer à l'Union européenne un pays de culture et de religion mahométane, mais si l'Europe était restée chrétienne la question ne se poserait même pas. C'est l'apostasie de nos nations qui précipite la victoire de l'islam. Au reste, dans l'histoire, Dieu a souvent utilisé l'islam pour punir les hérésies, les schismes, les scandales. Que l'on songe aux chrétientés orientales sensibles aux hérésies christologiques en grande partie décimées par la conquête islamique ou plus près de nous à la chute de Constantinople aux mains jusque-là des schismatiques orthodoxes. 

Mais ce qui a frappé beaucoup de monde, c'est le refus obstiné de la plupart des chefs d'Etat européens, au premier rang desquels l'inénarrable Jacques Chirac, d'introduire dans le préambule à la Constitution européenne une référence au christianisme. Or sans christianisme point d'Europe! Et pourtant c'est bien ce qui s'est produit : il n'est aucune mention du christianisme (je ne parle même pas du catholicisme) dans ce document destiné à devenir le texte fondamental qui devra régir la vie de plusieurs centaines de millions d'Européens. C'est bien la preuve que l'Union européenne est un club anti-chrétien. Ce serait déjà une raison suffisante de rejeter catégoriquement ce traité. 

Mais il y a plus comme en témoigne l'affaire Rocco Buttiglione, du nom de cet homme politique italien qui a dû renoncer à siéger dans la commission de Bruxelles à cause de propos jugés "homophobes". Qu'avait dit en substance ce démocrate-chrétien,proche de Jean-Paul II ? Une phrase, une seule, qui a suffi à l'exclure du jeu politique européiste : "en tant que chrétien je considère que l'homosexualité est un péché". 

Il ne s'agissait donc pas d'une attaque contre les personnes homosexuelles auxquelles bien sûr nous devons compassion et charité mais d'une réflexion de chrétien sur ces moeurs objectivement contre-nature et dont le catéchisme de saint Pie X enseigne qu'elles crient vengeance devant Dieu. 

Tel est donc leur Europe : l'Europe du vice, de l'apostasie, du mensonge, de l'imposture et de la destruction. 

Au reste, dans la charte incluse dans la Constitution européenne, est intégré un article qui punit toute discrimination en fonction du sexe et de l'orientation sexuelle. Qu'est-ce à dire sinon qu'il sera légalement impossible de s'opposer au mariage gay, à l'adoption pour les couples homosexuels et à l'insémination artificielle pour les lesbiennes ? Le lobby rose a d'ailleurs trouvé l'arme thermonucléaire pour annihiler toute résistance à ses projets délirants : le concept d'homophobie. Née outre-Atlantique, cette notion aussi vague qu'indéfiniment extensible permet de pointer du doigt toute personne et tout groupement suspect de ne pas adhérer d'enthousiasme à toutes les folies de la mafia gay. 

J'aurai l'occasion dans un prochain post, si Dieu me prête vie et XA l'hospitalité du forum, de retracer par le menu les différentes étapes de cette offensive homophile qui sape les fondements de notre civilisation et s'attaque à la racine de la loi naturelle. Qu'il soit seulement permis de dire dès aujourd'hui que nous entrons dans de nouvelles Sodome et Gomorrhe et que l'on peut être légitimement inquiet pour l'avenir de nos sociétés. 

Quoi qu'il en soit, cette Constitution européenne couronne cette révolution morale, sociétale, promeut officiellement l'inversion des moeurs. C'est la deuxième raison de s'y opposer fermement. 

Enfin, cette Constitution parachève la dissolution de notre patrie dans un grand magma dont on ne connaît ni les limites géographiques (sans cesse repoussées) ni l'exacte finalité (qui de toute façon n'est pas chrétienne) ni les véritables maîtres, même s'il est permis de se faire une idée. 

En l'espace de seulement quelques années, nous avons été complètement dépossédés : de nos frontières (ce qui favorise une immigration planétaire sans seuil quantitatif ni tri qualitatif), de notre législation (sait-on assez que 80% des lois et des règlements sont édictés par Bruxelles?), de notre monnaie, le franc, notre compagnon de route depuis Jean II le Bon (1360, six cent quarante-deux ans de bons et loyaux services rayés d'un trait de plume!) alors même que nous étions le seul pays au monde dont la monnaie portait le nom et dont le nom était une vertu. Franc, cela veut dire libre, mais aussi franc, ouvert, honnête, loyal. Autant de dispositions d'esprit et de vertus qui n'ont quasiment plus court dans notre monde fondé sur le mensonge, la tricherie, la duplicité et l'imposture. On comprend dans ces conditions qu'un aussi beau mot que le franc n'ait plus droit de cité dans notre pays réduit en esclavage. Mais notez, chers liseurs du FC, que le symbole est très fort : aux enfants des écoles l'on apprend désormais à compter en monnaie d'occupation et non plus en monnaie nationale. Si j'osais cette métaphore puisée de l'informatique, je dirais que sur le disque dur des cerveaux des petits Français, il s'agit d'imprimer qu'ils sont des européistes, des citoyens du monde et non des fils de France. De même le drapeau national est-il relégué au second plan derrière l'emblème européiste dans le rang protocolaire. Et là aussi le symbole est significatif : tandis que traditionnellement le dictionnaire Larousse plaçait le drapeau français en tête, il est désormais relayé à la soixantième place entre la Finlande et le Gabon! 

Nous n'avons plus ni frontières ni monnaie et l'on veut encore nous voler notre âme. D'où la pornographie qui s'étale partout dans les rues, dans les kiosques à journaux, dans les affichages publicitaires, à la télévision et sur Internet. Si l'on pouvait détruire à jamais l'innocence et la pureté, on le ferait sans hésiter. Et c'est pourquoi l'on s'en est pris d'abord aux enfants et aux femmes qu'il s'agit de pervertir, de souiller au nom de l'émancipation et de la liberté sexuelle. 

L'Union européenne promeut partout l'avortement et plusieurs pays de l'Union ont déjà légalisé l'euthanasie. On s'en prend ainsi aux deux bouts de la vie : les foetus sont avortés et les vieillards euthanasiés. L'on s'en prend même aux morts en profanant leurs tombes dans les cimetières, en permettant à une science devenue folle et qui n'est que ruine de l'âme de déterrer pour un oui ou pour un non des cadavres et de les triturer en vue de peu ragoûtantes expérimentations médicales. 

Et déjà l'on nous parle du clonage humain, d'abord thérapeutique, ensuite reproductif tandis que des journaux régionaux ont fait état l'année dernière pour la première fois en France de plusieurs cas de cannibalisme (l'un de plein jour dans une rue fréquentée du centre ville de Périgueux, l'autre en prison). 

Tel est le meilleur des mondes dans lequel nous entrons. Un monde où l'air manque à nos poumons. 

Et pourtant dans cet univers kafkaïen où plus rien ne semble avoir de sens, où il nous semble être arrivé au bout de tout, le Bon Dieu nous a donné de vivre. Ce qui a forcément un sens. Aussi devons-nous nous battre. D'abord hic et nunc contre ce projet mortifère de Constitution européenne, même si la bataille est loin d'être gagnée d'avance et même si l'on peut être sûr que les tenants du système utiliseront tous les moyens (je dis bien : tous les moyens) pour obtenir l'adhésion majoritaire du corps électoral. Rappelons-nous qu'en septembre 1992 François Mitterrand avait mis au dernier moment sa prostate et son cancer dans la balance pour apitoyer les électeurs et obtenir d'eux le oui à l'infâme traité de Maastricht. 

Au-delà de cette bataille nécessaire contre la Constitution européenne mais circonscrite dans le temps et dans l'espace, dans les ruines qui partout s'accumulent, ruine du langage, ruine du savoir, ruine de la vérité, ruine de la vertu, dans les ténèbres qui ont tout recouvert, alors qu'humainement tout semble perdu, que les forces dites de résistance semblent elles-mêmes en train de sombrer, que la victoire de Satan apparaît totale, que plus rien ne tient debout, que l'avenir semble complètement bouché, que le pessimisme le plus total nous étreint, que l'on est vit dans une sorte de sauve-qui-peut général, reste à cultiver la belle vertu théologale d'espérance. 

Magnifique disposition d'esprit dont Bernanos nous dit qu'elle est un désespoir surmonté, dont Péguy écrit qu'elle est cette petite fille qui marche entre ses deux soeurs aînées, la Foi et la Charité et qui, apparemment toute fluette, toute timorée, finit par tout embraser, tout irradier pourvu qu'on la fasse sienne. Et c'est l'Apôtre lui-même qui nous enseigne qu'il faut espérer contre l'espérance même. N'est-ce pas le moment où jamais de cultiver cette vertu surnaturelle (qui n'a rien à voir ni avec l'optimisme, "l'espérance des imbéciles", toujours selon le grand Bernanos, ni avec l'espoir, laissons-le à Malraux) au moment où tout semble se dérober sous nos pieds pour poursuivre notre pèlerinage en vue du Ciel? Et à cette fin n'est-il rien de plus nécessaire, rien de plus beau, rien de plus légitime que d'aimer charnellement cette terre de France d'où nous venons et où nous retournerons, simples maillons d'une chaîne ininterrompue d'êtres qui naissent, aiment, souffrent et meurent, que d'en aimer les calvaires et les clochers, les églises et les chapelles, les sentiers qui serpentent sur la montagne, les vallons où se blottissent de charmants hameaux? 

Après tout, qu'est-ce que la religion chrétienne sinon un Dieu qui s'incarne? Ce n'est pas un hasard si Notre-Seigneur a choisi les éléments les plus naturels, les plus simples pour en faire des canaux de la grâce : le pain, l'eau et le vin. Notre religion est une religion de l'incarnation, de la vie et de la vérité. L'on comprend qu'elle se heurte de front à un monde désincarné qui promeut même une contre-incarnation, celle du diable, celle du virtuel, du fictif, du frelaté et du faisandé, celle du mensonge, de la mort et de la destruction. 

Alors, oui, sans doute, plus que jamais, il nous incombe de faire sienne cette belle vertu d'espérance en gardant certes les pieds sur terre mais en gardant le coeur brûlant, l'âme ardente et les yeux levés au Ciel. Ce Ciel qui est notre destination ultime, à laquelle nous ne pensons sans doute pas assez pour la plupart d'entre nous et où pourtant je nous souhaite et je vous souhaite, chers liseurs du FC, que nous nous retrouvions tous un jour dans l'immense cortège des héros, des martyrs et des saints de tous les temps, avec les anges, les archanges, la Sainte Vierge, saint Joseph, les Apôtres et Notre-Seigneur régnant en gloire et en majesté pour l'éternité. 

Petrus. 

mardi 8 mars 2005

La bombe Williamson dans Minute !

C'est Richard Ier Coeur de Lion le retour. Du grand Williamson dans Minute! Après le séisme du 17 octobre 2004 à Saint-Nicolas où, dans une homélie en forme de violent réquisitoire contre Mgr Fellay et son clan, le doyen des quatre évêques de la FSSPX ne s’était déjà pas fait que des amis au sein du mouvement fondé par Mgr Lefebvre, voici désormais la réplique, encore plus violente, encore plus judicieuse, dans Minute du 8 mars 2006. A moins de quatre mois d’un chapitre général qui s’annonce celui de tous les dangers (Mgr Fellay et ses proches seront-ils, comme ils l’espèrent, reconduits pour douze ans à la tête de la FSSPX ?), le supérieur du séminaire de La Reja en Argentine ne mâche pas ses mots contre l’actuelle direction de la Fraternité dans l’ « hebdomadaire politiquement incorrect » du tanoüarnien Jean-Marie Molitor, sans doute pas fâché de mettre en fureur un Mgr Fellay pour lequel il n’a à juste titre que peu d’estime. 

Mgr Williamson qui s’affirme là clairement comme le principal opposant à Mgr Fellay et à l’abbé Schmidberger dénonce tout à la fois les méthodes et les objectifs de l’actuel supérieur général sans quasiment jamais citer son nom, ce qui fait encore plus mal. Il condamne les actuelles et interminables discussions avec ce qu’il appelle « la Rome conciliaire » et « les papes conciliaires » : « le dialogue lui-même, explique-t-il, n’est pas sans danger, car il suscite faux espoirs, controverses et déceptions s’il n’aboutit pas. Son ouverture même doit être mûrement réfléchie. Or, je sais que depuis la rupture des conversations entre la Rome conciliaire et la Fraternité en 2001, le cardinal Castrillon Hoyos voulait absolument renouer les contacts. La visite du supérieur général et du premier assistant de la Fraternité pour honorer le nouveau pape au mois d’août lui en a offert l’occasion… » 

Cette dernière phrase est de la nitroglycérine : ni Mgr Fellay ni l’abbé Schmidberger ne sont nommément cités. On ne cite pas en effet les noms de ceux que l’on méprise ! D’ailleurs, le supérieur général de la FSSPX est implicitement accusé de « perdre le dogme de la foi » et d’entretenir « une grande confusion » du fait de ses contacts avec la Rome moderniste. L’équipe de Mgr Fellay est à la fois libérale et fanatique, molle sur les principes et impitoyable avec les personnes, et singulièrement avec les prêtres. C’est le sens évident de la citation par Richard Williamson du père Garrigou-Lagrange : "séparées l’une de l’autre miséricorde et fermeté doctrinale ne laissent plus que deux cadavres : le libéralisme humanitaire avec sa fausse sérénité [comprendre : celle de Mgr Fellay et de son sourire Colgate !] et le fanatisme avec son faux zèle [comprendre : la chasse aux prêtres non clonés, non totalement soumis aux caprices et tergiversations du supérieur général, la cessation brutale des négociations avec l’abbé Laguérie avec le communiqué sec comme un coup de trique de l’abbé Arnaud Sélégny et les ordures d’un certain site Internet] ». 

D’ailleurs, la FSSPX est aux mains d’un clan, d’une secte où Mgr Williamson, bien qu’évêque, n’est nullement informé des négociations en cours : « J’ai suivi les événements avec attention au travers des médias, comme tout le monde. [le « comme tout le monde » est essentiel !]. De plus, quelques jours après la rencontre de Mgr Fellay et le cardinal Castrillon Hoyos (…), j’ai reçu de Mgr Fellay un rapport sur cette rencontre qui a duré plus de cinq heures. Je dois avouer que la lecture de ce rapport a été pour moi plutôt décevante. » Admirez l’euphémisme ! 

Est à nouveau épinglée, comme dans l’homélie en forme de bombe du 17 octobre 2004, une certaine forme de surnaturalisme inhumain (il ne suffit pas d'avoir l'apparence extérieure de la sainteté avait expliqué Mgr Williamson!) : la gestion des séminaires est clairement mise en cause : « les séminaires doivent ressembler plus à une famille qu’à une caserne ». L’attitude des supérieurs vis-à-vis des prêtres n’est pas charitable et des départs auraient pu et dû être évités : « Nous autres supérieurs devons veiller à maintenir un contact paternel avec nos prêtres et nous demander si nous n’aurions pas pu éviter certains départs ». 

La direction de la FSSPX, inhumaine avec ses prêtres, ne défend pas convenablement la foi et les principes, n’a pas de zèle apostolique : « nous pouvons nous interroger : avons-nous toujours le zèle missionnaire de notre fondateur ? Son ardeur et sa fermeté à défendre la foi ? » Poser ainsi la question, c’est y répondre. 

Considérant que la Fraternité est « à la croisée des chemins », Mgr Williamson ne veut à aucun prix d’un Mgr Fellay et de ses hommes jusqu’en juillet 2018. La preuve, l’évêque britannique attend du nouveau supérieur général qu’il soit « fort dans la foi, et ensuite humain, surtout avec ses prêtres » Une dénonciation en creux de Bernard Fellay et de sa bande ! D’ailleurs, il faudra à ce nouveau supérieur général « jugement, prudence et capacité d’adaptation pour discerner et sauvegarder l’essentiel. C’était là une des grandes qualités de Mgr Lefebvre lui-même » Admirez l’imparfait (« c’était »), temps qui, selon les grammairiens, indique un passé révolu. Au reste, toutes les références à Mgr Lefebvre dans cet article en forme de dynamite ne sont là que pour opposer le fondateur de la FSSPX à l’actuel supérieur général. Mgr Willimason évoque aussi au passé « la force et l’unité de la FSSPX » : « telles qu’on les a connues » dit-il de manière explicite. Et le doyen des quatre évêques de la Fraternité d'ajouter : "le supérieur n'a pas besoin d'être un saint.", façon là aussi de se moquer des déclarations des suresnites et des menzingeniens selon lesquels il ne faut former que des saints. Comme s'il n'y avait pas des haines torrides entre clercs au sein de cette si peu fraternelle FSSPX ! 

Enfin, Mgr Williamson menace : « Les fidèles ont pour la Fraternité une grande estime et afffection, mais les meilleurs d’entre eux cesseraient de la suivre si elle se compromettait avec ces Romains qui ont perdu le dogme de la foi ». 

Bref, un véritable réquisitoire contre douze ans de supériorat général de Mgr Fellay et même au-delà puisque l’abbé Schmidberger est également visé, Mgr Williamson évoquant un changement au sein de la FSSPX depuis 1991, année de la mort de Mgr Lefebvre, époque où l’abbé Scmidberger dirigeait la FSSPX, et ce jusqu'en 1994.En fait, il la dirige toujours en tandem avec Mgr Fellay. 

On l’a compris : Mgr Williamson ne votera pas et ne fera pas voter pour Mgr Fellay et ses hommes au chapitre général de juillet 2006. Il risque d’y avoir du sport en perspective. Bref un régal ! 

Petrus.

Le retour de flammes

Finie. La pénitence a assez duré. Petrus est de retour et va cracher du feu. Je ne vais quand même pas me laisser dévorer tout cru par le FSSPX Circus, non? 
 
Je poursuivrai donc dans les prochains posts l'offensive tous azimuts contre les déviations doctrnales et canoniques de la FSSPX et Dieu sait qu'il y a matière car tout ce que l'organisation écônienne touche, elle le souille immanquablement : [cette partie du message de Petrus constituant une grave offense à l'encontre du Souverain Pontife, elle a été modéreée.] le catéchisme falsifié en enseignant qu'il est tout à fait licite de désobéir au pape en matière de foi, la nature monarchique et hiérarchique de l'Eglise parodiée par Menzingen et ses sujets, avec sa commission saint Charles Borromée annulant (de manière évidement invalide car elle n'a aucune juridiction pour cela) les mariages et les voeux religieux, avec ses évêques supplétoires, le dogme de l'infaillibilité ponticale vidée de sa substance. 
 
On nous dit aujourd'hui que la hiérarchie de la FSSPX ne respecte pas le code de droit canon. Mais quand l'a-t-elle jamais respecté? Elle s'en est toujours moquée comme de sa première chemise. En 1975, Mgr Lefebvre considérait illégale la suppression de la FSSPX par Mgr Mamie, évêque de Fribourg. Or, vingt-sept ans après (mieux vaut tard que jamais), dans sa biographie du prélat d'Ecône, Mgr Tissier de Mallerais reconnaît à demi-mot que l'argumentation juridique et canonique du fondateur de la FSSPX ne tenait pas la route. Etant une oeuvre de droit diocésain autorisée pour une durée de six ans, la FSSPX pouvait parfaitement être supprimée à tout moment par l'évêque diocésain qui avait tout pouvoir pour le faire. Ce qu'il a d'ailleurs fait dans les formes, en parfait accord avec le Saint-Siège. 
 
La seule solution logique aurait été de dire : on ne vous obéit pas puisque vous n'avez aucune autorité. Vous êtes évêque de la Contre-Eglise de Vatican d'Eux et non de la Sainte Eglise catholique. 
 
Mais comme Mgr Lefebvre avait signé absolument tous les documents du conciliabule VII, y compris celui sur la liberté religieuse, il lui aurait fallu renier publiquement sa signature. C'était beaucoup lui en demander. Remarquez par la suite il a fait croire contre l'évidence qu'il n'avait jamais signé ni Dignitatis humanae ni Gaudium et Spes. Là aussi, une génération après, Mgr Tissier rétablit la vérité. Douloureuse à entendre, il est vrai. 
 
En effet, demander à la direction passée (et plus encore) présente de la FSSPX d'être courageuse,logique et conséquente dans ses choix et ses décisions, c'est comme demander à un footballeur professionnel de parler correctement le français : ça n'arrive jamais! 
On n'est jamais déçu avec les [ mot modéré constituant une injure] ; ça se passe comme ça, non pas à Mac Donald's comme dit la pub' mais à la FSSPX! Avec elle c'est tous les jours Guignol, le sourire, la compétence et le talent en moins, la suffisance en plus ! 
 
A la place de Paul VI et de Jean-Paul II j'aurais rêvé d'avoir de tels opposants, je les aurais financés au besoin. Pensez ! Voilà des gens qui reconnaissent publiquement mon autorité de vicaire du Christ et chassent impitoyablement de leur sein ceux qui logiquement la rejettent, qui admettent la validité de la nouvelle messe et des nouveaux sacrements, qui acceptent même Vatican II à la lumière de la Tradition et qui brûlent de trouver un accord, au moins pratique, avec moi. C'est t'y pas merveilleux des opposants pareils! Des agneaux, on vous dit! Mais on en créerait sur mesure des loustiques pareils! 
 
D'aileurs, regardez l'abbé DVD, il nous dit que si Jean-Paul II a embrassé publiquement le Coran, c'est par un trop plein d'amour pour les musulmans. Même certains conciliaires n'auraient pas osé, qu'importe, l'abbé DVD , lui l'a fait! Chapeau bas, l'abbé! Si avec ça, on ne vous trouve pas une petite incardination bien proprette dans un diocèse bien tranquille, c'est à désespérer, n'est-il pas? 
Voilà où mènent trente-cinq ans de FSSPX : en arriver à défendre ou en tout cas à minimiser le geste infâme de Jean-Paul II. 
 
Ah ils sont beaux nos défenseurs de la foi! L'oeuvre bénie de Dieu qu'on vous dit. Celle qui va sauver l'Eglise. 
 
T'as qu'à croire, Grégoire! 
 
Petrus. 

A Morgane : sincèrement désolé pour dimanche mais, de vous à moi, j'ai été malade comme un chien toute la journée et je vous asure que je ne mens pas. Quoi? J'entends des liseurs qui disent que c'est bien fait. Pas sympas, les gars mais je vous pardonne. C'est Carême, quoi!

Une idée pour les "mutins"?

Certains liseurs, dont le regretté Jonas, ont reproché à l'abbé DVD et à Don Quichotte, de ne pas révéler leur véritable identité. Ce à quoi les défenseurs des deux abbés, nombreux sur le FC, ont fait valoir que ce serait trop dangereux pour eux et qu'ils risqueraient de se faire exclure de la FSSPX. 
 
Idée de Petrus : puisque l'abbé DVD nous dit que près de 80% des prêtres du district de France n'approuvent pas les décisions de Mgr Fellay, pourquoi alors ne pas faire une pétition publique avec les noms des dizaines de prêtres qui refusent ces décisions et qui appelleraient solennellement le supérieur général à réintégrer les clercs chassés? 
 
Pensez-vous que Mgr Fellay oserait chsser d'un coup 10, 20, 30 ou 50 prêtres? Ce n'est guère pensable. 
 
Et quand bien même n'y en aurait-il qu'une petite dizaine à signer cette pétition en France et à l'étranger,croyez-vous que Mgr Fellay oserait exclure une petite dizaine de prêtres qui appellent seulement à la clémence? 
 
Avouez que l'entreprise mériterait au moins d'être tentée. 
 
Si Mgr Fellay cède, c'est gagné. Il se montre magnanime et les abbés "mutins" rentrent aussitôt au bercail. 
 
Si Mgr Fellay exclut à tour de bras, il achève de se discréditer, ruine le peu d'autorité qu'il lui reste et ouvre la voie ou à un chapitre général extraordinaire pour le remplacer ou à une scission très importante. 
 
Mais bien sûr pour penser et tenter une telle opération, au fond pas si extraordinaire ni héroïque, il faut un tant soit peu de courage, du panache, de la fermeté de caractère, de la suite dans les idées. Toutes dispositions d'esprit qui font cruellement défaut depuis l'origine à l'organisation écônienne. 
 
Mais après tout il est toujours possible de changer, non? 
 
Même si pour ma part je n'y crois pas une seconde, connaissant la bête! 
 
Cependant à vos paris, amis liseurs! 
 
Petrus.

samedi 5 mars 2005

La FSSPX dans ses (basses) oeuvres !

L’(avez-vous remarqué, chers amis liseurs, la position de la FSSPX sur tous les sujets tient de l’équilibrisme (pour être gentil), de la schizophrénie (pour être juste). 

Elle rejette la nouvelle messe dont elle conteste l’orthodoxie doctrinale mais elle en reconnaît la validité. Comme si Notre-Seigneur pouvait se donner en nourriture dans une synaxe qui, selon les mots mêmes de Mgr Lefebvre, « favorise l’hérésie » et est « un poison qui fait perdre la foi » (Mgr Fellay). 

Elle rejette Vatican II tout en le considérant comme un vrai concile oecuménique de l'Eglise catholique régulièrement convoqué par Jean XXIII et tout aussi régulièrement promulgué par Paul VI. 

Elle rejette tous les nouveaux rites sacramentels. Elle ne les utilise donc pas mais elle en reconnaît la validité. Au moins théorique car il n’est pas rare qu’elle refasse faire sub conditione des confirmations d’enfants et d’adultes déjà « confirmés » dans le nouveau rite et réordonne, sous condition également, des prêtres ordonnés dans le nouveau rite qui la rejoignent ou se rapprochent d’elle. Toutes choses que soit dit en passant elle ne pourra plus faire en cas de ralliement. On m’a même raconté que, il y a quelques années, Mgr Williamson aux Etats-Unis avait réordonné un prêtre ordonné dans le nouveau rite par Jean Paul II car des fidèles n’avaient pas confiance pour se confesser à lui et communier à sa messe. C’est-à-dire que la FSSPX a réordonné un prêtre ordonné par celui qu’elle reconnaissait publiquement comme le vicaire du Christ ! Et rappelons-nous la lettre de Mgr Tissier à propos de Mgr Lazo qui, sacré évêque dans le nouveau rite, devait s'abstenir de confirmer dans le cadre de la FSSPX ! 

Elle refuse de se servir du Catéchisme dit de l’Eglise catholique de Jean Paul II comme du Compendium de Benoît XVI mais elle reconnaît que ces catéchismes ont été régulièrement promulgués par l’autorité suprême. Idem pour le code de droit canon de 1983. Comme si un vrai pape pouvait promulguer pour l’Eglise universelle un catéchisme ou un code de droit canon qui contienne des erreurs ou des hérésies ! 

Elle fait le tri dans les béatifications et les canonisations des pontifes conciliaires. Elle accepte celles qui lui plaisent et que de son autorité infaillible elle juge valables (la canonisation des petits bergers de Fatima, de Padre Pio au point de donner le nom de « saints » faits par Jean-Paul II à plusieurs de ses écoles) et elle rejette ou met en doute celles qui lui déplaisent ou la défrisent (particulièrement celle de Mgr Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei). 

Elle reconnaît Paul VI, Jean Paul II, Benoît XVI comme vraiment Papes, vrais successeurs de Pierre, vrais Vicaires du Christ sur la terre, vrais dépositaires du pouvoir de Pierre mais, en même temps, selon la FSSPX, ces papes se tromperaient quand ils enseignent la doctrine, quand ils écrivent des encycliques, quand ils célèbrent quotidiennement la messe, quand ils promulguent une loi universelle comme le nouveau code de droit canon (1983) ou le nouveau catéchisme (1992) ou le Compendium (2005), quand ils suspendent a divinis comme Paul VI un évêque qui ordonne des prêtres contre leur volonté explicite et réitérée (1976), quand ils excommunient comme Jean-Paul II des évêques consacrés contre leur ordre formel et répété (1988), quand ils canonisent des saints comme Mgr Balaguer, quand ils permettent sous condition la célébration de la messe tridentine… mais ils sont papes et qui le nie est l’ennemi mortel d’une FSSPX confondue avec l’Eglise ! 

Donc pour se sauver il faut désobéir en tous à ces pontifes tout en les considérant comme la tête de l’Eglise. Voilà l’étrange théologie de la FSSPX. Voilà ce que l’on nous présente comme l’œuvre à laquelle, disait Mgr Lefebvre, « le Bon Dieu va donner l’arche d’Alliance du Nouveau Testament » (cf. préface de l’abbé de Cacqueray dans le livre Vatican II et l’Evangile de l’abbé de Tanoüarn), le "roc sur lequel s'édifie l'avenir de l'Eglise" (abbé Aulagnier dans La Tradition sans peur). 

Face à ces positions ubuesques et plus qu’hétérodoxes, nous citerons Vatican I qui rappelle qu’au pape l’on doit « vraie obéissance, non seulement dans les choses qui concernent la foi et les mœurs, mais aussi dans celles qui appartiennent à la discipline et au gouvernement de l’Eglise » (Pastor Aeternus). Boniface VIII enseigne pareillement : « Nous déclarons, disons et définissons qu’il est absolument nécessaire au salut pour toute créature humaine (même si elle est traditionaliste, ajouterions-nous !) d’être soumise au Pontife romain » (Unam sanctam). 

Le choix est donc clair : soit les pontifes conciliaires sont papes et il faut leur obéir, y compris en allant à la messe qu’ils ont promulguée et qu’ils disent tous les jours, ainsi que tous les évêques de l’Eglise latine en communion avec eux, soit ils ne le sont pas et il faut le démontrer, le dire publiquement et en tirer toutes les conséquences. 

Tertium non datur. 

Dans tous les cas, la voie choisie contre vents et marées par la FSSPX n’est pas acceptable ni moralement, ni intellectuellement ni doctrinalement. Elle est une escroquerie, une imposture, une monstrueuse boursouflure. Et il serait somme toute logique que, née de l'église conciliaire dont elle incarne le flanc le plus à droite, grandie en son sein, elle y retourne totalement par la voie du ralliement comme le chien de l'Ecriture retourne à ses vomissures. D'ailleurs, en terme de chiens, elle s'y connaît puisqu'elle les envoie sans pudeur à ses propres prêtres quand ils sont jugés récalcitrants ou trop libres. Car comme toutes les sectes, toutes les mafias, tous les gangs, elle n'a besoin que de petits kapos sans foi ni loi, de cyniques ne croyant en rien d'autre qu'en leur propre petit pouvoir, d'indics multipliant les menaces, les calomnies et les intimidations comme au bon vieux temps de l'Union soviétique, de petits soldats fanatisés suintant la haine, refusant obstinément la controverse doctrinale et le débat d'idées. 

En effet, un médiocre, un imposteur ne peut imaginer que l'on puisse être désireux de chercher la vérité et de s'y soumettre si l'on pense, sincèrement l'avoir (un peu) trouvée. Il projette sur les autres ses propres turpitudes. N'étant animé que par la haine, l'esprit de parti, étant au service du gang auquel il appartient et qu'il sert sans réserves et sans scrupules, il ne peut concevoir que l'on puisse agir avec sincérité, honnêteté et conviction. 

Pauvre, oui pauvre FSSPX ! 

Petrus.

mercredi 2 mars 2005

Les causes de la crise de la FSSPX (suite mais pas fin!)

Puisqu'il est de nouveau autorisé de reparler de la FSSPX et de la crise que cette société sacerdotale connaît depuis six mois, je me permets de réintroduire un post que j'avais déjà envoyé au début du Carême mais qui, semble-t-il, a curieusement disparu des archives du FC alors même qu'il me semble plutôt moins sulfureux et moins saignant que nombre de messages pétruciens.
 
Comme à l'époque il n'avait suscité quasiment aucune réaction des liseurs, je me permets donc de le soumettre à nouveau à votre sagacité et à votre réflexion critique. Car il me semble que tout n'a pas encore été dit sur la crise actuelle, ses causes profondes et son ssens véritable. Toute critique, même radicale, est la bienvenue. Ce n'est pas moi qui répugne à la bataille et au conflit.
 
Voici donc ce post en intégralité :

Chose promise chose due. Voici donc le nouveau post pétrucien sur la crise de la FSSPX. Vous ne voulez pas que j'aborde encore cette question, chers liseurs! Que m'importe, je vais me gêner! On ne change pas une équipe qui gagne.

Je sais bien, vous auriez voulu, chers amis liseurs, qu'en cette sainte période quadragésimale, je vous parle de spiritualité, de sanctification, de vie intérieure, de l'Imitation de Jésus-Christ, du Combat spirituel mais je n'ai pas cette grandeur d'âme. En journaliste (puisque, d'après ce cher Eti, je suis journaliste, je ne vais pas le contredire. Au fait, mon cher Eti, merci de votre gentillesse mais n'en faites pas trop, restez prudent, on risquerait de vous refuser la communion à la FSSPX pour proximité avec le sédévacantisme, le crime absolu pour Menzingen! On est schismatique pour elle, ne l'oubliez pas!), en journaliste de caniveau, dis-je, je ne m'intéresse qu'aux brèves de comptoir, au superficiel, au rien, ou si peu, bref au Petipeu.
 
Ah si j'avais l'élévation d'âme du conciliaire Kamate qui le pousse à étaler sa science rugbystique en plein Carême (remarquez, quand Kamate nous parle du ballon ovale, il ne se croit pas obligé de nous dire son amour pour Jean-Paul II et son mépris pour les sédévacantistes, c'est toujours ça de gagné!), mais je n'ai pas cette magnifique disposition d'esprit!
 
Ah si pendant quarante jours je quittais le FC comme certains liseurs pour me consacrer aux saints exercices pénitentiels de la sainte quarantaine mais je n'ai pas ce courage!
 
Justin a raison : mon dada, ma passion, mon petit lapin blanc, c'est la FSSPX. Chacun son truc après tout. Comme dit la chanson qui a longtemps été en tête du Top 50 : "chacun sa vie, chacun son destin".
 
Pour certains, leur passion, c'est le loto ou le jeu de l'oie, le tiercé ou le quinté, les chevaux ou le ski, les femmes ou la moto, le rock ou le reggae, pour moi, c'est la crise de la FSSPX.
 
Je sais, chers amis, vous êtes déçu : faut-il avoir une âme vile et un esprit étroit pour s'intéresser passionnément à cette fracture? J'en conviens avec vous, chers compagnons du FC, mais que voulez-vous, j'aime beaucoup Dallas et son univers impitoyable. Ah JR et Sue Ellen, et le gentil Bobbie! Il faut avoir été enfant à l'orée des années quatre-vingt pour comprendre! Après avoir vu chaque samedi soir sur TF1 ce feuilleton qui n'en finissait plus, avec questions-réponses chaque semaine dans Télé 7 jours (mais qui a tiré sur JR? qui sauvera Sue Ellen de l'alcoolisme?), comment ne pas être marqué à vie? De toute façon on n'avait pas le choix, sinon c'était Drucker sur la 2, merci bien!
 
Enfin bref, tout ça pour vous dire, chers amis, que la crise de la FSSPX avec sa haine, ses rancoeurs, ses mensonges et ses coups tordues, c'est tout un parfum de jeunesse qui remonte à la surface. C'est la madeleine de Proust.
 
Allez, assez galéjé, passons au vif du sujet : la crise de la FSSPX. Il faut bien que vous en ayez pour votre argent.
 
Quinzième séquence. Top, c'est parti!

Avec l'éviction annoncée de l'abbé de Tanoüarn, la crise qui secoue (comme le disco!) depuis six mois la FSSPX atteint un paroxysme. La fracture qui avait atteint la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre à l'automne 1999 avait été, elle aussi, particulièrement violente et cruelle mais la vérité oblige à dire que la crise actuelle de l'organisation écônienne est dix fois, cent fois plus inhumaine, pour reprendre l'expression lepénienne à propos de l'occupation allemande en France.
 
La crise de la FSSP avait pu être résolue, les deux parties acceptant bon gré mal gré l'arbitrage de Rome. Ce qui me rend plus pessimiste sur l'issue de la fracture à l'intérieur et aux marges de la FSSPX, c'est qu'il n'est aucune autorité morale en son sein pour ramener l'ordre, la paix, le calme et la discipline. La confiance en Suresnes et Menzingen a fondu comme neige au soleil tandis que les fellayso-cacqueraysiens sont convaincus d'avoir affaire à des prêtres mutins et rebelles qui veulent s'emparer des commandes de la FSSPX et de son trésor de guerre. C'est dire que la réconciliation n'est pas près d'intervenir entre deux camps désormais antagoniques d'autant que pour se réconcilier il faut être deux et que jusqu'à ce jour la direction de la FSSPX n'a pas montré de signes allant dans le sens de l'apaisement, bien au contraire. C'est un vent de folie qui souffle sur l'oeuvre fondée par Mgr Lefebvre et dont témoignent des faits particulièrement significatifs : le chantage aux sacrements (l'hostie confisquée en novembre, le refus de la confession à un organisateur du congrès sur la laïcité en février), l'intervention auprès des associations s'inscrivant dans la mouvance de feu le prélat d'Ecône, les communiqués cinglants, les notes juridiques et canoniques, l'appel à la justice républicaine et maçonnique pour obtenir l'expulsion manu militari du prieuré de Bruges des abbés jugés dissidents.

1)La crise actuelle qui frappe par sa brusquerie, sa durée, son degré de haine et d'inhumanité, sa raideur technocratique montre d'abord l'incompétence notoire de Mgr Fellay qui cherche à compenser son absence d'envergure et d'autorité naturelle par un autoritarisme de mauvais aloi, suicidaire et dévastateur. Les gouvernements faibles sont souvent injustes, maladroits et cruels, précisément parce qu'ils ne sont pas sûrs de leur autorité et sont donc enclins à croire que l'on cherche à les déstabiliser voire à les renverser. Le paradoxe de l'affaire, c'est que, si au début de la crise, personne sans doute ne pensait à remettre en question l'autorité de Mgr Fellay, les maladresses, les bêtises et les injustices de la maison généralice sont telles que beaucoup de laguéro-tanoüarniens se posent désormais ouvertement la question du remplacement du supérieur général de la FSSPX, ainsi d'ailleurs que du supérieur du district de France.
 
Notre société décomposée, atomisée, déchristianisée ne sécrète plus des chefs de qualité, c'est un fait que l'on peut aisément constater. C'est pourquoi lorsque l'on s'engage dans un mouvement politique ou une oeuvre religieuse ou autre, l'on est assez rapidement déçu voire désabusé. Etre un chef demande des qualités exceptionnelles que notre monde moderne, par l'éducation relâchée qu'il donne, ne connaît plus. J'ajoute que le sédévacantiste que je suis considère qu'à partir du moment où il n'y a plus de vrai pape à la tête de l'Eglise, il est assez logique que toutes les hiérarchies vacillent et que tout soit sens dessus dessous. On ne dira jamais assez les bienfaits de la papauté. Les brochures de Mgr Gaume sur le pape, la peur du pape sont à cet égard très éclairantes.

2) Deuxième explication de la crise, déjà souvent soulignée : la différence de tempérament, de caractère, de personnalité et donc de conception du sacerdoce, de vision de la vie et de l'apostolat, de mode de vivre et de penser entre les deux camps en présence. Il y a les décontractés et les coincés, les prêtres ouverts, volubiles, sympathiques, gais, meneurs d'hommes et les clercs réservés, renfermés, prudents voire parfois pusillanimes, plus enclins au respect scrupuleux des ordonnances des prêtres de la FSSPX (version de 1997) qu'à l'apostolat et à la prise d'églises. Ce qui ne veut pas dire que les seconds soient forcément moins estimables que les premiers, loin de là, mais humainement il faut reconnaître qu'il est plus agréable d'aller boire un verre ou de converser avec les premiers qu'avec les seconds. C'est un simple constat. De même qu'il est objectivement plus agréable de bavarder avec un Mgr Williamson qui est ouvert et humain, malgré ses côtés fantasques, qu'avec un Mgr Fellay qui est un glaçon directement tombé du haut des montagnes helvétiques.
 
Pendant des années les deux camps ont cohabité dans une même structure. Tout bien réfléchi, avec des personnalités si opposées, il n'est pas étonnant que l'union n'ait pas résisté au temps, comme l'alliance entre le technocrate Mégret et le tribun de la plèbe Le Pen n'a pas tenu plus d'une dizaine d'années. Il n'est d'aileurs pas excessif de dire que, de 1988 à 1998, au moment où Mégret dirigeait la délégation générale du Front national, il y avait en quelque manière deux Fronts en un seul. De même, pendant des années, il y a eu deux FSSPX en une seule : la hiérarchie crispée, prudente, terne et réservée et les initiatives personnelles, souvent intempestives voire brouillonnes, parfois géniales, parfois beaucoup moins inspirées, des abbés Aulagnier, Laguérie, Héry ou de Tanoüarn. Entre la crispation et le bouillonnement, entre le terne et le brillant, entre la transparence et le panache, entre les apparatchiks et les hommes de terrain, il n'est pas étonnant qu'à un moment donné l'alliance craque. On ne mélange pas impunément l'huile et le feu. Ou alors il faut un doigté exceptionnel, ce qui demande des chefs d'une grande valeur, ce qui nous renvoie à la première raison de la crise.

3)Troisième explication de la crise, après l'incapacité chronique de Mgr Fellay, une forte tendance de la FSSPX à se prendre pour sa propre fin. Eti Lène, qu'il en soit ici remercié, a bien perçu, du haut de ses vingt-quatre ans (chapeau, l'artiste!) que la direction de la FSSPX n'avait qu'un but : se survivre à elle-même, se continuer. Ce qui compte, c'est la structure et surtout le pouvoir de ses dirigeants et non la doctrine et l'élan missionnaire.
 
Henry Coston aimait à répéter : "on crée un journal pour défendre des idées, puis on trahit les idées pour défendre le journal". Ce jugement est cruel mais ô combien vrai pour qui connaît un tant soit peu l'histoire et les dessous de la presse écrite. Or, ce qui est vrai d'un journal l'est aussi d'une oeuvre, d'une société, d'un parti qui ont tendance, je dirai presque naturellement, à devenir matérialiste, c'est-à-dire à faire passer l'intérêt immédiat de la structure devant la sauvegarde des principes et la cohérence doctrinale. C'est un phénomène que l'on observe un peu partout mais qui, je crois, est accentué à notre époque par cette forme de relativisme et de libéralisme qui nous atteint tous plus ou moins.
 
Au risque de me faire à nouveau des ennemis parmi les fidèles de la FSSPX, très nombreux sur le FC, il me semble que c'est depuis toujours le principal grief que l'on peut faire à cette société sacerdotale : avoir voulu faire passer la survie de l'oeuvre au-delà, au-dessus du droit canon, des lois de l'Eglise et de la doctrine parce que l'on était sincèrement convaincu que la FSSPX était l'oeuvre bénie de Dieu, la société miraculeuse qui allait sauver l'Eglise, rétablir la chrétienté, "ramener Rome à la Tradition" pour reprendre l'expression favorite de Mgr Lefebvre. C'est ce qui explique un état d'esprit, des méthodes et des discours que l'on ne comprendrait pas si l'on faisait abstraction de cette donnée essentielle.
 
En effet, si la FSSPX est l'oeuvre providentielle envoyée par Dieu pour continuer la Tradition et amener la Rome moderniste à se convertir au vu des fruits merveilleux que ne manqueraient pas de produire la FSSPX, ses prêtres, ses séminaires, ses écoles, ses prieurés, ses fidèles, ses missions, alors l'on n'a pas à ménager spécialement ceux qui, à un moment donné, ne pensent pas ou plus comme vous (les "ralliés", les sédévacs, les prêtres indépendants, les esprits libres), l'on n'a pas à transiger sur une autorité, certes de suppléance, mais qui vient directement de Dieu et de l'Esprit saint. Ne sachant pas justifier les sacres de 1988 contre la volonté formelle de Jean-Paul II, Mgr Tissier de Mallerais confiait à Rivarol en 2002 à l'occasion de la sortie de son livre sur la vie du prélat d'Ecône : "Mgr Lefebvre a été conduit, a été inspiré. Nous avons eu la grâce de le suivre". Nous ne sommes plus là dans le raisonnement, dans le rationnel mais dans le charismatisme et l'illuminisme. Un homme, Mgr Lefebvre, a vu clair, il faut le suivre inconditionnellement, les yeux fermés. D'où ce paradoxe : l'infaillibilité et l'inconditionnalité déniées au pape, on les réaffirme, et avec quelle vigueur, en faveur d'un simple évêque qui n'est même plus évêque diocésain.
 
En se montrant si sourcilleux sur son autorité, Mgr Fellay s'inscrit tout à fait dans le sillage de Mgr Lefebvre contrairement à ce que je lis ici ou là. Charlier l'a très bien expliqué : l'ex-archevêque de Dakar était doux et délicieux avec ceux qui pensaient comme lui et qui lui obéissaient mais il savait se montrer cruel et sans pitié pour ceux qui, à un moment donné, lui résistaient. Les ralliés et les sédévacantistes en savent quelque chose alors que dans les deux cas il s'agissait souvent de gens sincères qui avaient été séduits et convaincus par une partie des discours et des actes de Mgr Lefebvre et qui méritaient donc un minimum de respect, ce qui ne fut pas le cas. Dans un prochain post, je raconterai certaines anecdotes révélatrices d'un état d'esprit qui, je suis désolé de le dire, existait déjà du vivant de Mgr Lefebvre. D'ailleurs, la rétractation, la crispation, la sectarisation que l'on voit de nouveau à l'oeuvre depuis six mois ressemble étrangement à ce qui s'est passé dans les mois qui ont suivi les sacres de 1988 où il faut se souvenir du degré de haine déversée contre les communautés Ecclesia Dei et les prêtres qui avaient "trahi" alors que, je le répète, Mgr Lefevre avait lui-même signé le 5 mai 1988 un protocole d'accord négocié par celui qui n'était encore que l'abbé Tissier de Mallerais, lequel était d'ailleurs contre les sacres à l'époque mais il a obéi inconditionnellement à Mgr Lefebvre. D'ailleurs, l'attitude très cléricaliste de Mgr Lefebvre en personne vis-à-vis de Renaissance catholique en 1990 prélude étrangement à la crispation fellaysienne face au congrès du 6 février 2005 organisé précisément pour l'essentiel par des laïcs.
 
C'est cette conviction très ancrée d'appartenir ou d'adhérer à une oeuvre bénie par Dieu qui explique tant de contradictions et de revirements chez Mgr Lefebvre et ses successeurs. Ce qui compte, c'est l'intérêt immédiat de la structure, lequel intérêt peut à tout moment changer en fonctiondes circonstances, du baromètre. En 1988, l'abbé Aulagnier était favorable à des sacres sans mandat pontifical car il fallait des évêques "à nous" pour maintenir la messe et le sacerdoce sachant que Rome n'allait pas assez loin dans les concessions. Depuis 2000, il est pour la régularisation canonique car Rome propose un statut canonique beaucoup plus avantageux (l'administration apostolique), un meilleur statut également pour la messe tridentine (la facultas et non le simple indult) et que les quatre évêques sont déjà là. Ce n'est donc pas que l'abbé Aulagnier voire l'abbé Laguérie aient vraiment changé sur le fond. Comme ce sont des praxistes, des situationnistes, eux diraient des pragmatiques, par dépassement dialectique, ils considèrent que l'intérêt de la structure FSSPX est aujourd'hui de trouver un arrangement bien ficelé avec Rome alors que hier au contraire il était de faire quatre consécrations épiscopales au nez et à la barbe de l'homme reconnu par eux comme le vicaire du Christ.
 
On voit donc bien que l'intérêt partisan de la structure passe avant l'intransigeance et la cohérence doctrinale et qu'il est honnêtement difficile d'aller plus loin dans le mépris du sens de l'Eglise, du respect dû à sa hiérarchie légitime. peut-on adopter une attitude plus moderne, plus soixante-huitarde, plus révolutionnaire que celle-là. C'est le paradoxe et en même temps le talon d'Achille de la FSSPX : elle prétend défendre la Tradition contre une Rome et un épiscopat moderniste et révolutionnaire mais elle ne se rend même pas compte qu'elle même est révolutionnaire et empreinte de modernisme. D'ailleurs, on se demande si la FSSPX a compris ce qu'était un moderniste. Elle croit que c'est un catholique de bonne foi qui s'égare. Alors que le moderniste est un ennemi de l'Eglise qui est consciemment dans l'Eglise pour détruire l'Eglise. Il faut relire Pascendi. Si elle avait compris ce qu'était le modernisme, elle ne brûlerait pas, à intervalles réguliers, de conclure un accord avec la Contre-Eglise antéchristique de Vatican d'Eux où l'on baise publiquement le Coran, où l'on renie la doctrine sociale du Christ-Roi et où l'on est acquis d'avance à toutes les aberrations, tous les reniements, toutes les apostasies.
 
Cependant, l'obession de la survie de la structure, c'est, à mon sens, ce qui empêche depuis trente ans la FSSPX soit de se rallier, soit de devenir ouvertement sédévacantiste. Car elle sait qu'en prenant une des deux positions elle irait à l'éclatement, toute une partie des prêtres et des fidèles refusant de s'engager dans l'une ou l'autre des deux voies qui seraient pourtant, à mon sens, les deux seules cohérentes et dignes intellectuellement.

4)Car qui ne voit, et c'est la quatrième raison de la crise, à mon sens la plus profonde, que grandie dans la désobéissance, la FSSPX s'amenuise et périt dans la désobéissance, que construite sur une praxis évoluant au gré des vents et non sur une doctrine sûre, elle dépérit et sombre dans le n'importe quoi, dans le sordide et le grotesque ? C'est triste pour les prêtres et les fidèles qui ont tant donné de leur temps, de leur énergie, de leur argent, parfois de leur santé mais, comme disait le barbu Lénine, les faits sont têtus. Tragiques mais têtus.
 
En effet, la FSSPX qui se voulait "le roc sur lequel s'édifie l'avenir de l'Eglise" (abbé Aulagnier dans La Tradition sans peur) est un champ de ruines ; la société à laquelle "le Bon Dieu (devait) donner l'Arche d'Alliance du Nouveau Testament" (Mgr Lefevre cité par l'abbé de Cacqueray dans la préface de Vatican II et l'Evangile de l'abbé de Tanoüarn) prend l'eau de toutes parts, l'oeuvre, qui, au contraire de l'église officielle, avait, selon Mgr Lefebvre les quatre notes d'unité, de sainteté, de catholicité et d'apostolicité (conférence en 1988) sombre dans la division, la haine, la mesquinerie et le chantage aux sacrements, l'organisation dont le fondateur devait sauver l'Eglise, selon la Sainte Vierge à Quito (dixit Mgr Lefebvre dans son homélie le jour des sacres à Ecône) n'en finit pas de mourir sous nos yeux dans de douloureuses et pitoyables convulsions. Et l'église Saint-Nicolas que Mgr Lefebvre appelait "la paroisse-phare de la tradition" se divise autant qu'elle se vide.
 
Telle est la terrible réalité. Il me semble qu'il faut s'aveugler volontairement pour ne pas la voir. Tant d'orgueil et d'inconséquence sont aujourd'hui atrocement châtiés. Quand le Bon Dieu s'y met, il ne fait pas les choses à moitié. Tant d'illusion sur soi-même et sur l'Eglise est en train de prendre fin.
 
J'ajoute qu'il y a quelque chose de pathétique à voir les deux camps évoquer ad nauseam l'obéissance et la désobéissance lorsque depuis trente ans on désobéit en tout et constamment à une autorité que l'on reconnaît publiquement comme légitime. Or, il est quand même plus grave de désobéir au pape qu'à Mgr Fellay ou à l'abbé de Cacqueray à ce que je sache. Je vois poindre ici l'objection : oui, mais dans le cas du pape, c'était pour sauver la foi, tandis que dans le cas présent, c'est seulement disciplinaire. Ce à quoi je réponds : mais comment le pape qui est la règle prochaine et vivante de la foi et auquel aucune autorité n'est supérieure et qui ne peut être jugé par personne (Vatican I) peut-il mettre en danger la foi et détruire l'Eglise? Ou alors c'est qu'il n'est pas pape. On en revient toujours au même point qui est le point nodal de la question qui nous occupe.
 
Il est également assez surréaliste de voir les fellaysiens et les laguéristes s'envoyer à la figure des notes canoniques et juridiques. Comme si la FSSPX depuis 1975 respectait le code de droit canon. Il est quand même hallucinant de voir les lefebvristes avoir tout à coup la couture sur le pli du pantalon concernant le respect scrupuleux du code de droit canon (et qui plus est celui de 1983, donc de Jean-Paul II dont elle a pourtant souvent dit tout le mal qu'elle pensait mais il est vrai qu'elle n'en est pas à une incohérence près, surtout quand ça l'arrange!) alors que, pendant trente ans, violant toutes les règles canoniques, tant d'ailleurs celles de 1917 que de 1983, on a ordonné des prêtres et sacré des évêques contre la volonté formelle du pape, ouvert des prieurés, des chapelles, des écoles sans l'autorisation de l'ordinaire, distribué les sacrements de mariage et de confession sans accord du curé de paroisse ni de l'évêque diocésain. Bref, quand a vécu dans l'illégalité la plus complète, dans le règne du "sauvage" et du bricolage tout en reconnaissant l'autorité légitime, il est proprement incroyable que d'un seul coup on se veut plus royaliste que le roi, plus canoniste que le chanoine Naz. Refusant d'obéir à une autorité reconnue comme légitime (Jean-Paul II), une partie des lefebvristes refuse aujourd'hui d'obéir à une autorité interne reconnue aussi comme légitime (Mgr Fellay). La rébellion entraîne la rébellion, la transgression appelle la transgression.
 
A noter d'ailleurs que dans la note canonique des maîtres Turot et Triomphe dont je ne doute nullement de la compétence ni même de l'excellence, il y a un aveu de taille passé inaperçu : "On ne peut avoir la qualité de curé que si l'on est nommé par l'évêque diocésain. Ce que confirme le canon 523, selon lequel "la provision de l'office de curé revient à l'Evêque diocésain". On voit qu'aucun des prêtres de la FSSPX ne détient un office de curé. L'abbé Laguérie n'est pas curé, ni de ND de Bon Conseil (qui n'est même pas une église paroissiale d'ailleurs), ni même de Saint-Eloi, car on ne sache pas que Mgr Ricard l'y ait nommé. Il n'y a pas de curé au sein de la FSSPX"
 
Maîtres Turot et Triomphe ont évidemment parfaitement raison. Mais comment se fait-il alors que l'abbé Laguérie se fasse officiellement appeler curé de Saint-Eloi, comme il signait dans Le Chardonnet curé de Saint-Nicolas et comme ses successeurs, les abbés Bouchacourt puis Beauvais, continuent à se faire appeler "curé de Saint-Nicolas"?
 
Et ce n'est pas pour rire, car lorsque l'on va dans la sacristie de Saint-Nicolas il y a la porte pour monsieur le curé et la porte pour son premier et son second vicaire. Mais de qui se moque-t-on? Qui les a nommés? C'est de l'usurpation de titre, c'est pourquoi l'abbé Sélégny a une sacrée audace de dénoncer l'apostolat "illicite" des abbés Laguérie et Héry (communiqué du 21 octobre). Tout est illicite dans la FSSPX, de la base au sommet, du toit aux fondations.
 
Quand j'en parle à des amis et relations lefebvristes et que je me scandalise de cette usurpation du titre de curé et de vicaire qui est d'autant plus odieuse qu'elle est inutile (ils sont prêtres, cela suffit!), on me rit au nez ou l'on me dit que ce n'est pas bien grave. Il est vrai que quand je leur dis qu'il est quand même important de savoir si Jean-Paul II est pape ou non, car s'il est pape il faut lui obéir, ils me répondent invariablement : peu importe qu'il soit pape ou pas; de toute façon le pape, c'est René Coty dans l'Eglise; l'important c'est de garder la foi. Le pape, ce n'est pas si important; il ne faut pas être papolâtre. Mais que fait-on alors de la célèbre maxime de Saint-Ambroise : "Là où est Pierre, là est l'Eglise : ubi Petrus, ibi Ecclesia"?
 
Alors, vous comprenez, quand j'entends de tels discours relativistes et où, je l'avoue, j'ai du mal à voir la bonne foi et l'honnêteté intellectuelle, je fatigue vraiment. Vraiment beaucoup.
 
Mais à mon tour, chers amis, de ne plus vous importuner. Je m'éclipse (comme l'Eglise militante depuis Vatican d'eux); je vais sédévaquer à mes occupations.

A bientôt, chers amis liseurs et bon Carême à tous.

Les origines lointaines de la fracture au sein de la FSSPX

Avant de nous pencher sur l'avenir de la FSSPX, sur la question des accords avec Campos et sur des tas d'autres considérations sur la FSSPX (sur ce sujet Petrus est intarissable), je remets en ligne un long post (que je complèterai bientôt) sur les origines lointaines de la crise actuelle. Vos critiques et remarques, même violentes, sont naturellement les bienvenues.

Je ne goûte guère le fait de vous proposer à deux reprises la même marchandise (c'est la dernière fois que je le fais, promis, juré, craché!), mais c'est pour remettre en mémoire quelques considérations historiques sur la FSSPX que je vais très bientôt compléter.

Voici donc le post en question :

Non, Petrus ne va pas recommencer à nous entretenir de la crise de la FSSPX, de ses causes, de ses manifestations et de ses conséquences? Si, Petrus va recommencer! Je vais me gêner! Désolé de vous décevoir, Rasta, Florilège, Justin, David and Co, mais quand j'essaie de changer de sujet, comme par exemple lorsque je m'emploie à dénoncer la Constitution européenne, je n'atteins pas cent liseurs. Et pourtant j'avais fait dans le lyrisme (oui, à la différence de Maurras, j'aime beaucoup Lamartine et le loup de Vigny qui n'a de cesse d'exaler son impossible râle!) mais manifestement ça ne paye pas.

Donc j'ai décidé de faire dans le commercial comme TF1. Et sur le FC, le commercial, c'est la FSSPX! Rien de plus vendeur!

En effet, je vous le demande, chers amis liseurs, à quoi cela sert-il que Petrus, comme le Père Ducros, se décarcasse s'il n'est pas lisu?

Pour faire péter l'audimat, j'ai donc introduit quelques messages publicitaires et autres bandes-annonces. Que voulez-vous, j'essaie d'être de mon temps mais c'est dur! Faut bien qu'y vive, le Petrus!

Allez, c'est parti, en voiture, accrochez vos ceintures. Comme dans les films fantastiques de M6, ça va saigner!

Top chrono, c'est parti. Le nouveau Petrus est lancé. Rien ne va l'arrêter.

Alors que la crise qui ravage la FSSPX et ses soutiens dure depuis bientôt six mois (que le temps passe vite!), il est sans doute utile de s'interroger sur les causes lointaines de l'actuelle fracture. Beaucoup de laguéristes l'avouent : la crise, aujourd'hui ouverte, n'est pas née en un jour. Elle est à n'en pas douter la résultante d'un certain nombre de dysfonctionnements, d'un malaise interne longtemps nié et ignoré et qui prend aujourd'hui toute son ampleur.

A quand faire remonter l'origine du malaise? C'est là que les difficultés commencent. D'aucuns diront que l'origine lointaine, ce sont les sacres de 1988 qui ont créé une mentalité toute particulière au sein de la FSSPX. Il est certain en tous cas qu'il y a une différence très nette dans la gestion et la physionomie des séminaires entre l'avant et l'après 30 juin 1988. Jusqu'aux sacres, l'on peut percevoir nettement plusieurs tendances chez les séminaristes; il y a les "libéraux", les "Monseigneur a dit", inconditionnels du prélat d'Ecône, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse (et même s'il tient des discours passablement contradictoires) et les "durs" eux-mêmes subdivisés en différentes catégories. Mgr Williamson, lorsqu'il était professeur à Ecône, s'était ingénié à classer les séminaristes de 1 (les plus libéraux) à 7 (les plus durs avec souvent des sympathies prononcées pour le guérardisme voire le strict sédévacantisme).

Et qui connaît des prêtres qui ont fait leur séminaire à Ecône dans les années soixante-dix ou quatre-vingt les a entendu souvent raconter ces divisions homériques, parfois bon enfant, parfois plus cruelles, entre différents clans. Cela était certes difficile à gérer mais cela mettait de l'ambiance et de la vie. D'autre part, comment peut-on demander à tous les séminaristes, dans une crise de l'Eglise aussi grave, aussi exceptionnelle, aussi mystérieuse, d'avoir exactement et en tous points les mêmes positions, le même regard? Avouez que, sauf à tourner à la secte, c'est bien difficile. Et pourtant progressivement, à partir de 1988, les séminaristes ont été formatés, clonés, élevés en batterie du père Dodu. Il n'y avait plus les étiquettages de 1 à 7 que chérissait la taxinomie de Mgr Williamson. Aucune tête ne devait dépasser. Il ne fallait pas trop poser de questions. Autant dire que pour ma part je n'aurais pas tenu huit jours. Les critères de sélection, d'entrée au séminaire étaient beaucoup plus sévères, trop sans doute. Et s'il y a donc une évolution, ou pour mieux dire, une aggravation dans l'état d'esprit du clergé de la FSSPX, et singulièrement des prêtres ordonnés après 1988, ce n'est pas tout à fait un hasard.

Vous remarquerez d'ailleurs, chers liseurs du FC, que les trois prêtres (abbés Laguérie, Héry, Tanoüarn, ordonnés respectivement en 1979, 1987 et 1988) ayant actuellement maille à partir avec la direction de la FSSPX ont fait leur séminaire à l'époque où il y avait plusieurs courants. Ce qui explique assurément une différence de mentalité qu'a bien perçue et mise en évidence notre ami l'avocat Jean-Paul Parfu. Nul doute qu'il n'y ait dans cette crise une fracture générationnelle qui oppose des prêtres relativement anciens dans la FSSPX à des clercs plus jeunes (abbé de Cacqueray). Certes, il ne faut pas généraliser cette opposition car l'on trouve des trentenaires et des quinquagénaires dans les deux camps en présence mais, à mon sens, c'est tout sauf un hasard si les deux prêtres durement sanctionnés, l'un en octobre 2003, l'autre en septembre 2004, sont respectivement le sexagénaire Paul Aulagnier et le quinquagénaire Philippe Laguérie. Je crois que d'une part ces prêtres supportent difficilement que des clercs plus jeunes qu'eux et qu'ils jugent, à tort ou à raison, moins affûtés, moins expérimentés et, disons-le, moins intelligents, moins légitimes et moins missionnaires qu'eux dirigent la FSSPX et s'attribuent toutes les places importantes. A l'inverse, Mgr Fellay a toujours eu un regard méfiant sur des personnalités aussi fortes, et par certains côtés aussi dérangeantes voire imprévisibles que les abbés Aulagnier, Laguérie et de Tanoüarn.

J'ajoute qu'il me semble peu politique et très malhabile de la part de la direction de la FSSPX de vouloir d'un seul coup et brusquement mettre au pas des clercs aussi indépendants et bouillants que les abbés Laguérie, Aulagnier et de Tanoüarn quand pendant des années on leur a laissé faire à peu près tout ce qu'ils voulaient, pour le meilleur comme pour le pire : création de revues, prises d'églises, café-philo, conférences, colloques, symposium, débats avec des adversaires sur le plan religieux (Ecclesia Dei, conciliaires) et idéologique (débat avec Alain de Benoist, chef de la nouvelle droite), etc. On ne peut être laxiste ou libéral pendant des années et s'étonner après de susciter la révolte auprès de prêtres qui ne comprennent pas pourquoi d'un seul coup on leur met des bâtons dans les roues et on veut les mettre au pas. On m'objectera que je caricature quelque peu la réalité, qu'un abbé Laguérie, un abbé de Tanoüarn et même un abbé Aulagnier ont déjà eu des difficultés avec leur hiérarchie. Je ne le nie pas mais reconnaissons quand même que depuis des années, sauf rares exceptions, on leur laissait une paix royale. Je ne vais pas ici me prononcer sur le point de savoir si la FSSPX a eu raison ou tort d'agir ainsi, ce n'est pas mon affaire, mais il est évident que l'on ne peut tout accepter pendant des années puis d'un coup tout refuser sans susciter l'incompréhension puis la colère et la révolte. C'était déjà l'erreur que Le Pen avait commise avec Mégret.

Et c'est bien le processus qui est en cours sous nos yeux où l'on observe d'une part l'exaspération croissante des laguéro-tanoüarniens et parallèlement la crispation exponentielle de la hiérarchie de la FSSPX. Ce qui crée un cercle vicieux car plus Menzingen et Suresnes se rétractent, se recroquevillent, fulminent sanctions et interdits, plus le camp d'en face manifeste son opposition, son courroux et sa révolte.


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Mais plus encore que la date des sacres, il me semble que l'origine lointaine de la crise doit être recherchée dans la reprise des négociations avec Rome en 2000 qui en a désorienté plus d'un après des années d'opposition relativement frontale au Vatican. Là encore cependant l'analyse mériterait d'être affinée et nuancée. On peut déceler un certain et relatif recentrage (d'autres diront une certaine ouverture) de la FSSPX à partir du milieu des années quatre-vingt-dix. Le départ de l'abbé de Jorna du supériorat du district de France en 1996 à la suite notamment de son fameux sermon sur les "rats" à Reims qui en avait indisposé plus d'un et l'arrivée de l'abbé Grégoire Celier à la direction de la revue Fideliter et des éditions Clovis sont deux signes significatifs de recentrage du district de France et de ses publications officielles. Qui consulte une collection du bimestriel Fideliter peut aisément se rendre compte du changement de ton et d'orientation à partir de 1996. Des personnalités ralliées comme Yves Daoudal ou étrangères à la FSSPX comme Martin Peltier peuvent y écrire apparemment sans difficulté, ce qui eût été inimaginable dans les quelques années qui ont suivi les sacres. D'ailleurs, autant le catéchisme dit de l'Eglise catholique publié en 1992 avait suscité une vive opposition de la FSSPX (ce qui avait entraîné une réponse du Barroux, communauté qui avait au contraire défendu l'orthodoxie doctrinale dudit catéchisme), autant deux ans plus tard les encycliques Evangelium vitae et plus encore Veritatis splendor avaient été fort élogieusement recensées dans les publications de la FSSPX.

Il est donc très net qu'à partir du milieu des années quatre-vingt-dix il y a une certaine ouverture, d'autres diront un réel gauchissement, de la FSSPX qui contraste avec les cinq-six années qui avaient suivi les sacres et qui avaient été marquées par un certain durcissement, d'autres diront un clair repli sur soi dont témoignait notamment la mise à l'écart de Renaissance catholique, elle-même scission de Chrétienté-Solidarité au moment des sacres de 1988. La querelle de l'époque qui tournait autour du cléricalisme rejaillit d'ailleurs quinze ans plus tard, ce qui est là aussi un nsigne intéressant. Nous y reviendrons.

Or, il semble que la stratégie d'ouverture, de recentrage qui a commencé au milieu de la précédente décennie et qui a culminé avec les discussions avec Rome en vue d'une régularisation canonique en 2000 et 2001 soit, provisoirement au moins, en tout cas en apparence, abandonnée. A preuve l'attitude désormais très hostile à l'égard de Campos et de Mgr Rifan, alors même que la FSSPX et Campos ont négocié au début ensemble leur régularisation canonique et que, pendant un certain temps après l'accord officiel le 18 janvier 2002 de la communauté brésilienne avec le Vatican, la direction de la FSSPX ne s'était pas montrée hostile, mais seulement prudente.

Et voilà que depuis quelque temps Campos est traité comme l'étaient les "ralliés" en 1988. A preuve l'accusation portée contre Mgr Rifan d'avoir concélébré dans le nouveau rite. Accusation hélas calomnieuse car les personnes qui ont vu la vidéo de la messe en entier (elle dure trois heures!) m'ont certifié qu'il ne concélébrait pas, conformément d'ailleurs à ce qu'il avait dit. On peut certes lui reprocher d'avoir assisté activement à la nouvelle messe mais on n'a pas le droit de calomnier, même si, comme vous vous en doutez, je n'ai aucune espèce de sympathie pour l'attitude et les positions de Mgr Rifan. Cela dit, hélas, le mensonge et la calomnie, la FSSPX sait faire quand cela sert sa cause du moment! Qui n'est d'ailleurs ni celle d'hier ni celle de demain car elle en change souvent au gré de l'idée qu'elle se fait de ses intérêts immédiats tant elle a tendance à se prendre pour l'Eglise.

Il est donc évident que la reprise des négociations avec Rome en a réjoui certains, indisposé d'autres et donc créé un malaise supplémentaire en interne. Sont venues se greffer par-dessus l'affaire de Campos, puis (c'est lié et non Celier!) l'affaire Aulagnier et désormais l'affaire Laguérie-Héry-Tanoüarn. Sans oublier les graves divisions qui ont affecté le district d'Allemagne de la FSSPX et qui ont conduit à l'érection de l'oratoire Saint-Philippe Néri par le cardinal Castrillon Hoyos en mai 2004.

On ne peut mentir tout le temps et à tout le monde, changer d'avis comme de chemises et espérer que tout le monde vous suivra perinde ac cadaver. L'abbé Aulagnier était d'accord avec Mgr Fellay pour oeuvrer dans le sens d'un accord avec Rome. D'un seul coup, on lui signifie que la politique-maison a changé et qu'il doit s'y plier. Notre bon abbé qui s'était enflammé (c'est son tempérament; il est d'ailleurs humainement très sympathique) ne comprend pas ce nouveau changement de cap et s'obstine dans sa volonté d'accord. D'où le conflit et d'où maintenant les accusations portées contre lui (un traître, un libéral, un vendu, un carriériste qui ne rêve que de mitre), lui qui s'est dévoué trente ans durant pour la FSSPX ouvrant des prieurés, multipliant les chapelles, se dépensant sans compter. Mais il est vrai que l'on n'est jamais trahi que par les siens.

Je reprendrai la suite de l'analyse dans un post suivant; ça suffit pour aujourd'hui.

A demain, si vous le voulez bien!

Petrus, "l'excentrique" selon Kamate, "l'imposteur" selon Justin, "le journaliste médiocre" selon David, vous salue bien.

A bientôt, chers liseurs.

Petrus.