Il n'y a pas que les "mutins" de la FSSPX qui ont les yeux de Chimène pour le successeur de Jean Paul II. La lecture attentive du dernier Fideliter (numéro 169, janvier-février 2006) vaut lui aussi son pesant de cacahuètes.
Une fois n'est pas coutume, la revue officielle du district de France s'essaye au lyrisme et à la poésie pour décrire, de manière énamourée, l'enfance de Josef Ratzinger. Voici la fin de l'article de Paul Meunier, "Un paysan de Basse Bavière" : "On peut parier que ce qui le tient debout, c'est la glèbe où il est né, ni sur le Danube, ni sur la Garonne, mais dans ce bout de Bavière où sa mère et ses seaux d'eau, son père qui l'emmenait chercher la mousse et le genièvre pour la crèche, lui ont appris à regarder le Ciel dans la féérie de la liturgie catholique."
C'est t'y-pas beau tout ça? N'en avez-vous pas, chers amis liseurs, la chair de poule et les larmes aux yeux? C'est sans doute ce que la Fraternité appelle la résistance aux pontifes conciliaires!
Toujours dans le même numéro (car dans Poubelliter tout est bon comme dans le cochon), l'abbé Michel Beaumont (alias abbé Grégoire Celier, c'est pas bien, monsieur l'abbé, pour un clerc d'user de pseudos, il faudra penser un jour à sortir de l'enfance!)livre une analyse très laguéro-tanoüarnienne, le talent en moins, de Vatican II : "Nous nous trouvons, en effet, devant une difficulté : même si nous contestons le Concile, nous ne pouvons le supprimer de l'histoire de l'Eglise. Il est d'ailleurs peu vraisemblable d'imaginer une condamnation solennelle de Vatican II par un magistère redevenu catholique, sous la forme par exemple d'un nouveau Syllabus: on risquerait d'ébranler encore davantage un magistère bien atteint. (...) Une manière de sortir de cette difficulté ne serait-elle pas "d'oublier" progressivement Vatican II, pour "suivre" des enseignements plus récents et surtout plus clairs (et vrais)? Il s'agirait d'une sorte de "mise entre parenthèses" de Vatican II, au profit de textes des papes reprenant la matière traitée par le Concile, maisen éliminan discrètement les erreurs, en redonnant un véritable esprit catholique à tout cet enseignement au moins peu clair. Le cardinal Ratzinger a déjà commencé ce travail."
On le voit, on assiste à une course au ralliement tant du côté des "mutins" que du côté de la FSSPX canal officiel. On peut même se demander si la crise de 2004 n'a pas permis à la direcion de la FSSPX de tester l'obéissance et le souien de ses troupes. Lesquelles lui étant très majoritairement restées fidèles, tout laisse à penser qu'un accord de la FSSPX avec Rome, sans doute aux alentours du chapitre général de juillet 2006, serait suivi par la quasi-totalité de ses clercs et de ses laïcs qui ont, il est vrai, l'habitude d'avaler des couleuvres et d'entendre dire tout et son contraire depuis une génération. Sans que cela les indispose outre mesure.
Petrus.