Ce à quoi nous assistons en direct depuis quelques jours n’est rien d’autre que le naufrage moral, doctrinal et stratégique de la Fraternité Saint-Pie X. L’œuvre qui se présente comme « la chaloupe de sauvetage » (dixit Mgr Fellay dans un entretien à Libero le 28 janvier) prend l’eau de toutes parts. En quelques jours, la FSSPX a capitulé en rase campagne en reconnaissant Vatican II et en faisant sienne la religion de la Shoah. Les « lefebvristes » qui se présentaient comme des athlètes de la foi, des catholiques intransigeants et incorruptibles sont allés à Canossa avec une rapidité absolument déconcertante.
Le cardinal Castrillon Hoyos dans Le Corriere della serra le 30 janvier a vendu la mèche : « Mgr Fellay a reconnu théologiquement Vatican II ». Il faut dire que le communiqué du supérieur général de la FSSPX du 24 janvier était déjà passablement inquiétant et laissait entrevoir la trahison à laquelle nous assistons : « Nous reconnaissons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II sur lequel nous émettons des réserves ». Notez qu’il ne s’agit plus d’une ferme condamnation mais de simples réserves purement verbales destinées à rassurer (faussement) les prêtres et les fidèles de l’œuvre prétendument bénie de Dieu.
Car tout dans cette affaire n’est que mensonge, duplicité et tartuferie. Ignominie que cette « croisade du Rosaire », imposture que ce prétendu « miracle de la Sainte Vierge » alors que tout était déjà négocié et préparé en coulisses. Et le pèlerinage de la FSSPX à Lourdes n’a servi qu’à mettre en scène cette odieuse manipulation des esprits. Lancée cyniquement le jour du Christ-Roi (pour ramener la FSSPX à Vatican II qui refuse le règne du Christ-Roi, qui a découronné Notre-Seigneur), Mgr Fellay – qui n’a jamais aussi bien porté son nom – a osé faire prier les fidèles pour un retrait des excommunications (il s’agit en réalité d’une levée, ce qui légitime l’excommunication de 1988 à 2009 : drôle de victoire !) qui était déjà acquis. Dès novembre, des journaux comme Monde et Vie avaient repris les informations de vaticanistes qui affirmaient que le décret était déjà rédigé. Il ne manquait plus en fait qu’une nouvelle demande écrite de Mgr Fellay, après celle de fin 2005, pour que l’excommunication des quatre évêques fût levée (et non celles de Mgr Lefebvre et de Mgr de Castro Mayer qui sont morts excommuniés et dont les noms ne sont même pas cités dans le décret daté du 21 janvier). Et c’est cela que l’on nous présente comme le miracle Notre-Dame ! Agir ainsi est abominable. Peut-on imaginer sacrilège plus odieux, blasphème plus épouvantable, ignominie plus grande ? Las, cela n’étonne pas de la part des dirigeants de la Fraternité Saint-Pie X prêts à tous pour déguiser leur ralliement à l’Eglise conciliaire, leur apostasie. Ils nous avaient déjà fait le coup quelques mois avant le Motu Proprio sur la messe tridentine. Sur Dici l’abbé Alain Lorans dont on connaît la fermeté de caractère et de conviction (des hommes de cet acabit sont légion à la FSSPX !) avait osé qualifier de « nouvelle bataille de Lépante » (sic !) la première croisade du Rosaire, décidée en juillet 2006, à l’unanimité par le chapitre général de la FSSPX pour la libération de la messe tridentine! Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Alors même que chacun savait que Benoît XVI allait publier d’un moment à l’autre le Motu Proprio, que la décision était déjà prise.
La première croisade du Rosaire avait abouti à un million de chapelets. Cette fois-ci c’est un million sept cent trois mille. Admirez la précision : c’est de l’horlogerie suisse ! On voit qu’à défaut d’être un confesseur de la foi, Bernard Fellay est un gestionnaire patenté. Il fut, c’est vrai, douze ans durant économe général de la FSSPX. D’où sans doute sa logique comptable. Faute d’avoir l’esprit de finesse, il a l’esprit de géométrie. Nous fera-t-il le coup de deux millions de chapelets pour l’accord doctrinal et canonique avec le Vatican ? Ou deux millions cinq ? Bernard Fellay n’est plus à une ignominie près ! Il peut le faire ! Yes, he can !
Accepter Vatican II, se rallier à Benoît XVI, voilà ce à quoi aura abouti près de quarante ans de lefebvrisme. Ah ils sont beaux les athlètes de la foi, ceux qui n’avaient pas de mots assez durs contre Dom Gérard, contre Mgr Rifan de Campos, contre les abbés de Tanoüarn et Laguérie ! Quelques années plus tard, ils font la même chose. Et même pire, ils instrumentalisent la Mère de Dieu dans leur entreprise diabolique, dans leur honteuse et inexcusable apostasie. Ah il a belle mine l’abbé Chautard qui, à l’occasion des vingt ans des sacres, consacrait un dossier spécial du Chardonnet à mettre en garde contre les « ralliés », leurs esprit mondain et libéral, leurs concessions sur la doctrine leur silence face aux déviations des pontifes conciliaires. Et les dominicains d’Avrillé qui n’avaient de cesse de stigmatiser les communautés Ecclesia Dei, que vont-ils faire aujourd’hui ? A mon avis rien.
Car le lefebvrisme n’est qu’un condensé de faux résistants, de rebelles de pacotilles. Et si jamais (ce à quoi je ne crois guère) quelques prêtres isolés s’aventuraient à dénoncer en chaire la trahison de la Fraternité, Bernard Fellay n’hésiterait pas à leur envoyer des vigiles et des chiens comme il le fit en 2004 contre l’abbé Philippe Laguérie au prieuré de Bruges. En toute charité fraternelle bien sûr. Il les renverrait par simple fax comme il le fit en 2003 pour l’abbé Aulagnier au Québec. Le petit Suisse est un orfèvre en la matière. Piètre orateur, de sa voix doucereuse et soporifique, il aura réussi à endormir les velléités de résistances, certes plus virtuelles que réelles. Et au bout de huit années de tractations il aura enfin réussi ce qu’il désirait le plus : réintégrer la FSSPX dans l’Eglise conciliaire et la réintégrer sans casse, sans scission. C’était d’ailleurs la volonté de la Rome moderniste. Le décret le dit bien : c’est « toute la Fraternité » qu’elle veut. L’adjectif « toute » est essentiel ! Ah il peut être fier de lui, le Nanard : il a bien mérité du diable. Si avec tout cela, il n’a pas la pourpre cardinalice, c’est à désespérer de trahir et de vendre ses frères.
Car depuis quelques jours tous les mythes « fondateurs » de la FSSPX s’écroulent : la fable de l’intransigeance doctrinale, la croyance en l’union indéfectible des quatre évêques alors que Mgr Fellay s’est publiquement désolidarisé, et de quelle manière, de son confrère pourtant plus âgé que lui, plus ancien dans le sacerdoce, l’interdisant même de toute prise de parole publique en matière politique et historique. Comme si un évêque devait se cantonner à la spiritualité pure ! Et il n’a pas empêché son prédécesseur à la tête de la FSSPX de faire sienne la vulgate sur l’histoire de la dernière guerre mondiale. Il fallait le voir, Bernard Fellay interrogé par la télévision suisse romande. Il était blême, il faisait pipi sous lui, le héros de la foi : « nous sommes très gênés par cette histoire » disait-il car cela pourrait accréditer la thèse que nous sommes antisémites. Horresco referens !
Pour ses propos iconoclastes Le Pen n’a jamais fait repentance, Gollinsch aura tenu deux ans et six heures à son procès avant de s’incliner, la Fraternité n’aura pas tenu une semaine. Quel courage ! Quel héroïsme ! Ah elles sont belles les autorités (autoproclamées) de la Tradition (avec un grand T : il faut en avoir plein la bouche !)
Une attitude aussi veule, aussi misérable n’empêche pas Mgr Fellay dans son communiqué du 24 janvier d’oser écrire : « Nous sommes prêts à signer de notre sang le credo » De son sang ? Alors qu’il n’a pas résisté une semaine à la pression médiatique. T’as qu’à croire, Grégoire ! Le seul sang qu’il fait couler, c’est celui de Notre-Seigneur en le trahissant de manière éhontée ! Ils se croient des héros alors qu’ils ne sont que des zéros, des âmes éprises de vérité alors qu’ils ne croient qu’en la basse politique et en la diplomatie ! Comme si cette crise affreuse de l’Eglise pouvait se résoudre par des pourparlers, des protocoles, des statuts canoniques, c’est grotesque ! Et qui ne voit par ailleurs que la question du révisionnisme historique est essentielle tant la Shoah est une contre-religion, véritable machine de guerre contre l’Eglise catholique et contre Pie XII ; contre-religion qui a ses grands prêtres (Serge Klarsfeld, Simone Veil, Elie Wiesel), son Evangile (Nuremberg), son enfer (les révisionnistes et les catholiques attachées à la doctrine sur le nouvel Israël), ses anges (Tsahal défendant la cité sainte), ses saints (les Justes récompensés par l’Etat d’Israël) et ses martyrs (les six millions) ? Contre-religion qui repose sur le blasphème puisque selon ses croyants Dieu s’est tu à Auschwitz et il en est donc responsable.
Mais qu’importe tout cela à Bernard Fellay, ce qu’il veut c’est son confort. Il est prêt à une petite chapelle tridentine dans le grand Panthéon des fausses religions. Car évidemment à Rome rien n’a changé et rien ne changera. Le lendemain de la publication du décret, Benoît XVI présidait des vêpres œcuméniques à la basilique Saint-Paul-hors-les murs avec des hérétiques anglicans et des schismatiques orientaux. Le 28 janvier, lors de l’audience du mercredi, il répétait une nouvelle fois que Vatican II n’était pas négociable ni réformable et que la Fraternité devrait l’accepter intégralement. Et après avoir prié à la manière des mahométans dans la mosquée bleue à Istanbul, après avoir été dans les synagogues de Cologne et de New York dire tout le bien qu’il pense du judaïsme talmudique, on peut s’attendre à de nouvelles reptations devant le Sanhédrin lors de son voyage en mai en Israël.
Oh bien sûr il s’agit désormais pour la Fraternité de sauver la face ! On peut compter sur l’abbé de Cacqueray et sur La Porte latine pour transformer les déroutes en victoires, les capitulations en formidables succès, les débâcles en triomphes, les trahisons en autant de marques de fidélités à l’Eglise. Le site officiel du district de France de la FSSPX ne fait-il pas croire dans une vidéo grotesque, sur air de musique triomphal, que Mgr Lefebvre a été réhabilité par ce décret du 21 janvier qui ignore pourtant jusqu’à son nom ? Triste date décidément que ce 21 janvier qui vit il y a 216 ans la décapitation de Louis XVI !
N’en doutons pas, les négociateurs de la Fraternité et du Vatican, tout à leur frénésie d’accord, trouveront sans doute un texte suffisamment ambigu et à double sens sur Vatican II. Ainsi la Rome moderniste pourra dire que la Fraternité a accepté le « concile » et la Fraternité pourra dire qu’elle a fait reculer Rome. Avec le concept de « l’herméneutique de la continuité » et celui de la « communion imparfaite », on va envelopper l’affaire vite fait bien fait. Tout n’est plus désormais qu’une question de marketing, de papier cadeau ! On est à fond dans la com’ ! Et la fable selon laquelle Ecône a converti ou est en train de convertir Rome a de beaux jours devant elle. Tenez-vous bien, chers amis, ce n’est pas la Fraternité qui capitule et renie la foi catholique, non, c’est le Vatican qui revient à la Tradition ! Peut-on aller plus loin dans le mensonge et l’imposture ?
Alors même que Benoît XVI parle pour sa levée des excommunications d’acte de « miséricorde paternelle », que le décret évoque, non sans une cruelle ironie, « le malaise spirituel » des quatre évêques et que cette démarche s’inscrit d’évidence, comme l’a reconnu le successeur de Jean Paul II lui-même, dans une démarche œcuménique. On fait dans 99 % des cas de l’œcuménisme à gauche, on peut de temps à autre en faire à droite surtout si cela permet de ramener dans le giron moderniste des tradis qui ne demandent pas mieux. Après la Convention il y eut le Directoire.
Mais évidemment on nous fera croire que la FSSPX n’a rien renié. En 1988, quand Dom Gérard signait avec le Vatican, il fanfaronnait : « qu’aucune contrepartie doctrinale nous soit demandée et qu’aucun silence ne soit fait sur notre prédication antimoderniste ». Quelques années plus tard, il concélébrait la nouvelle messe et le père Basile griffonnait des milliers de pages pour justifier l’orthodoxie doctrinale de la liberté religieuse version Vatican II. Idem pour Campos, l’Institut du Bon Pasteur et autres communautés ralliées qui se gardent bien désormais de critiquer un Benoît XVI qu’ils n’ont de cesse d’encenser. L’abbé Laguérie ne qualifiait-il pas sur son blog Ratzinger de « grand Saint Pie X » à la suite de son Motu Proprio sur la messe tridentine. Gageons que la FSSPX va se mettre au diapason et rattraper le temps perdu. En témoignent déjà les innombrables expressions de gratitude de Mgr Fellay à l’égard du successeur de Jean Paul II : « Je l'ai compris dès la première audience au cours de laquelle je l'ai rencontré peu après son élection. Tout en nous adressant des reproches, le Saint Père avait un ton doux, vraiment paternel » dit-il dans Libero. Forcément, on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre ! En 1978 Jean Paul II avait agi de même avec Mgr Lefebvre, ce qui avait conduit le prélat d’Ecône à imposer l’una cum famulo tuo Papa nostro Joanne Paulo à tous ses prêtres au canon de la messe. Affirmant avoir appris la levée de l’excommunication « dans le bureau d'un cardinal, le cardinal Castrillon Hoyos, le président de la Commission Ecclesia Dei », le numéro un de la FSSPX a ce mot touchant : « Nous nous sommes embrassés» C’est t’y-pas beau tout ça ! N’avez-vous pas les yeux embués de larmes devant un tel conte de fée !
En réalité, tout ceci n’est qu’une odieuse manipulation. Dès 2005, dans le bureau de Benoît XVI à Castel Gandolfo, tout était déjà décidé. N’évoquait-on pas un consensus entre les deux parties pour parvenir « dans des délais raisonnables » à résoudre « les difficultés » ? Les deux préalables (messe et levée des excommunications) n’ont été qu’un moyen de neutraliser toute opposition interne à la Fraternité en faisant accroire que c’était Rome qui pliait à la volonté de la FSSPX. Or, qui peut croire que dans une négociation il n’y a pas des contreparties, que les gestes sont unilatéraux ? Et ces contreparties, elles commencent à apparaître aujourd’hui, c’est l’acceptation de Vatican II, c’est la pleine intégration à l’Eglise conciliaire. Tout ça pour ça !
Au reste, historiquement, la Fraternité n’a cessé de varier sur cette affaire d’excommunication : en 1988 elle se félicitait d’être excommuniée par les modernistes et tous les supérieurs de districts et de séminaires avaient publiquement réclamé d’être associés à la censure visant Mgr Lefebvre, Mgr de Castro Mayer et les quatre évêques sacrés. Neuf ans plus tard, en 1997, elle publiait aux éditions Clovis une brochure intitulée : « La Fraternité Saint-Pie X ni schismatique, ni excommuniée ! L’aveu de Rome ». Puis, depuis 2001, elle demande une levée d’excommunication que, devant ses fidèles, elle juge nulle puis, maintenant qu’elle l’a obtenue, elle s’en réjouit, sabre le champagne, chante des Magnificat comme elle avait entonné des Te Deum après le Motu Proprio du 7 juillet 2007. De qui se moque-t-on ?
Comment expliquer un tel reniement de la FSSPX ? Nous y reviendrons en détail ultérieurement mais cette trahison est la conséquence des incohérences doctrinales et des lamentables frilosités du lefebvrisme. On critique Vatican II mais on le reconnaît comme un concile œcuménique régulièrement convoqué et promulgué, refusant de le qualifier de conciliabule. On rejette la nouvelle messe mais on en reconnaît publiquement la validité. On critique les nouveaux sacrements bâtards mais on en affirme la validité. On conteste les erreurs et hérésies du nouveau code de droit canon de 1983 mais à l’occasion on l’utilise (quand cela arrange) et dans le protocole d’accord du 5 mai 1988 que Mgr Lefebvre avait signé avec Josef Ratzinger (déjà !), le fondateur de la FSSPX reconnaît ce nouveau code. On critique souvent violemment les occupants successifs du siège de Pierre depuis Paul VI, on leur désobéit ouvertement mais on reconnaît leur autorité et on se dit tous les jours en communion (una cum) avec eux au canon de la messe. On se bat pour la messe traditionnelle mais on accepte que soient mises à égalité « la messe de Luther » et « la messe de toujours ».
Ce qui arrive aujourd’hui est logique : à force de se dire depuis des décennies una cum avec les hérétiques et apostats modernistes, le Bon Dieu permet que les prêtres et évêques de la FSSPX le deviennent réellement. Et s’être moqué à ce point de la Sainte Vierge dans les « croisades du Rosaire » ne portera pas chance à la FSSPX car ce n’est pas seulement Mgr Fellay qui est coupable de cette « croisade » ; ce sont les quarante membres du chapitre, les quatre évêques, tous les supérieurs de districts et de maisons autonomes, tous les supérieurs de séminaires, tous les anciens qui l’ont avalisée à l’unanimité. C’est toute la Fraternité qui est responsable de cette ignominie. Cette responsabilité ne lui sera pas ôtée. Ni dans ce monde, ni dans l’autre. Et désormais c’est toute la Fraternité qui va être avalée, digérée par le modernisme. Quand Mgr Fellay devra répondre devant son Créateur des dizaines de milliers d’âmes dont il avait la charge, que pourra-t-il dire, lui qui les a menées à l’Eglise conciliaire, à ses hérésies, son apostasie, ses scandales innombrables, ses sacrements invalides ?
C’était donc cela l’œuvre de résistance aux errements conciliaires ! C’était cela l’œuvre dont Mgr Lefebvre disait que « le bon Dieu lui avait donné l’Arche d’Alliance du Nouveau Testament » ? Ce n’est pas un hasard si ce ralliement-reniement se produit cinquante ans presque jour pour jour après la convocation par Jean XXIII de Vatican II, quarante ans après la promulgation du novus ordo missae, trente ans après les premières expulsions de prêtres et séminaristes sédévacantistes de la FSSPX, ce qui devint vite un sport national !
Née de l’Eglise conciliaire, la Fraternité Saint-Pie X retourne à l’Eglise conciliaire. Après tout, Mgr Lefebvre a signé tous les textes de Vatican II, refusé d’apposer sa signature au Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci par crainte de déplaire à Paul VI, encouragé ses séminaristes jusqu’en 1980 à aller à la nouvelle messe pendant les vacances. Ses successeurs ont fait pire encore : depuis sa mort ils n’ont eu qu’une obsession : la régularisation canonique de la FSSPX. D’où leurs dithyrambes dans les années 1990 envers Evangelium vitae et Splendor veritatis. D’où la création en 1998 de la Lettre à nos frères prêtres de l’abbé de La Rocque dont la haine du sédévacantisme n’a d’égale que la faiblesse des convictions. D’où ce pèlerinage romain en août 2000 sans aucune critique à l’égard de Jean Paul II qui pourtant n’était jamais allé aussi loin dans l’apostasie (baiser du Coran en 1999, septuple repentance en mars 2000 condamnant deux mille ans d’Eglise). D’où ces infâmes pourparlers avec Castrillon Hoyos et la duplicité continuelle de Mgr Fellay alternant jusqu’à ces derniers jours fermeté apparente et faiblesse réelle selon les interlocuteurs. Oui l’accord est proche disait-il le 13 janvier 2006 aux journalistes de l’APIC. Trois semaines plus tard, à Flavigny, il niait toute perspective d’accord. Début janvier 2009, devant le congrès de Si Si no no, il adoptait une posture ferme. Alors que tout était déjà signé. Pourquoi d’ailleurs ne nous montre-t-il pas les lettres qu’il a envoyées à Castrillon Hoyos et à Benoît XVI ? Pourquoi la fameuse lettre du 15 décembre n’est-elle pas portée à la connaissance du public ? C’est bien la preuve que l’on nous cache quelque chose !
Ses postures successives ne sont qu’une suite d’impostures. Sa duplicité est celle du diable. « Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du Malin » dit Notre-Seigneur. Mgr Fellay nous montre en grandeur nature ce qu’il peut y avoir de plus vil, de plus noir, de plus effrayant dans une âme d’ecclésiastique. Cela donne une idée de l’enfer. Derrière ses sourires Colgate se cache un loup ravisseur. Quand on le croise, mieux vaut changer de trottoir, c’est plus sage ! Il est l’évêque Cauchon du XXIe siècle. Il a bien mérité ce titre de gloire. Laissons-le lui pour l’éternité !
Petrus.