samedi 5 mars 2005

La FSSPX dans ses (basses) oeuvres !

L’(avez-vous remarqué, chers amis liseurs, la position de la FSSPX sur tous les sujets tient de l’équilibrisme (pour être gentil), de la schizophrénie (pour être juste). 

Elle rejette la nouvelle messe dont elle conteste l’orthodoxie doctrinale mais elle en reconnaît la validité. Comme si Notre-Seigneur pouvait se donner en nourriture dans une synaxe qui, selon les mots mêmes de Mgr Lefebvre, « favorise l’hérésie » et est « un poison qui fait perdre la foi » (Mgr Fellay). 

Elle rejette Vatican II tout en le considérant comme un vrai concile oecuménique de l'Eglise catholique régulièrement convoqué par Jean XXIII et tout aussi régulièrement promulgué par Paul VI. 

Elle rejette tous les nouveaux rites sacramentels. Elle ne les utilise donc pas mais elle en reconnaît la validité. Au moins théorique car il n’est pas rare qu’elle refasse faire sub conditione des confirmations d’enfants et d’adultes déjà « confirmés » dans le nouveau rite et réordonne, sous condition également, des prêtres ordonnés dans le nouveau rite qui la rejoignent ou se rapprochent d’elle. Toutes choses que soit dit en passant elle ne pourra plus faire en cas de ralliement. On m’a même raconté que, il y a quelques années, Mgr Williamson aux Etats-Unis avait réordonné un prêtre ordonné dans le nouveau rite par Jean Paul II car des fidèles n’avaient pas confiance pour se confesser à lui et communier à sa messe. C’est-à-dire que la FSSPX a réordonné un prêtre ordonné par celui qu’elle reconnaissait publiquement comme le vicaire du Christ ! Et rappelons-nous la lettre de Mgr Tissier à propos de Mgr Lazo qui, sacré évêque dans le nouveau rite, devait s'abstenir de confirmer dans le cadre de la FSSPX ! 

Elle refuse de se servir du Catéchisme dit de l’Eglise catholique de Jean Paul II comme du Compendium de Benoît XVI mais elle reconnaît que ces catéchismes ont été régulièrement promulgués par l’autorité suprême. Idem pour le code de droit canon de 1983. Comme si un vrai pape pouvait promulguer pour l’Eglise universelle un catéchisme ou un code de droit canon qui contienne des erreurs ou des hérésies ! 

Elle fait le tri dans les béatifications et les canonisations des pontifes conciliaires. Elle accepte celles qui lui plaisent et que de son autorité infaillible elle juge valables (la canonisation des petits bergers de Fatima, de Padre Pio au point de donner le nom de « saints » faits par Jean-Paul II à plusieurs de ses écoles) et elle rejette ou met en doute celles qui lui déplaisent ou la défrisent (particulièrement celle de Mgr Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei). 

Elle reconnaît Paul VI, Jean Paul II, Benoît XVI comme vraiment Papes, vrais successeurs de Pierre, vrais Vicaires du Christ sur la terre, vrais dépositaires du pouvoir de Pierre mais, en même temps, selon la FSSPX, ces papes se tromperaient quand ils enseignent la doctrine, quand ils écrivent des encycliques, quand ils célèbrent quotidiennement la messe, quand ils promulguent une loi universelle comme le nouveau code de droit canon (1983) ou le nouveau catéchisme (1992) ou le Compendium (2005), quand ils suspendent a divinis comme Paul VI un évêque qui ordonne des prêtres contre leur volonté explicite et réitérée (1976), quand ils excommunient comme Jean-Paul II des évêques consacrés contre leur ordre formel et répété (1988), quand ils canonisent des saints comme Mgr Balaguer, quand ils permettent sous condition la célébration de la messe tridentine… mais ils sont papes et qui le nie est l’ennemi mortel d’une FSSPX confondue avec l’Eglise ! 

Donc pour se sauver il faut désobéir en tous à ces pontifes tout en les considérant comme la tête de l’Eglise. Voilà l’étrange théologie de la FSSPX. Voilà ce que l’on nous présente comme l’œuvre à laquelle, disait Mgr Lefebvre, « le Bon Dieu va donner l’arche d’Alliance du Nouveau Testament » (cf. préface de l’abbé de Cacqueray dans le livre Vatican II et l’Evangile de l’abbé de Tanoüarn), le "roc sur lequel s'édifie l'avenir de l'Eglise" (abbé Aulagnier dans La Tradition sans peur). 

Face à ces positions ubuesques et plus qu’hétérodoxes, nous citerons Vatican I qui rappelle qu’au pape l’on doit « vraie obéissance, non seulement dans les choses qui concernent la foi et les mœurs, mais aussi dans celles qui appartiennent à la discipline et au gouvernement de l’Eglise » (Pastor Aeternus). Boniface VIII enseigne pareillement : « Nous déclarons, disons et définissons qu’il est absolument nécessaire au salut pour toute créature humaine (même si elle est traditionaliste, ajouterions-nous !) d’être soumise au Pontife romain » (Unam sanctam). 

Le choix est donc clair : soit les pontifes conciliaires sont papes et il faut leur obéir, y compris en allant à la messe qu’ils ont promulguée et qu’ils disent tous les jours, ainsi que tous les évêques de l’Eglise latine en communion avec eux, soit ils ne le sont pas et il faut le démontrer, le dire publiquement et en tirer toutes les conséquences. 

Tertium non datur. 

Dans tous les cas, la voie choisie contre vents et marées par la FSSPX n’est pas acceptable ni moralement, ni intellectuellement ni doctrinalement. Elle est une escroquerie, une imposture, une monstrueuse boursouflure. Et il serait somme toute logique que, née de l'église conciliaire dont elle incarne le flanc le plus à droite, grandie en son sein, elle y retourne totalement par la voie du ralliement comme le chien de l'Ecriture retourne à ses vomissures. D'ailleurs, en terme de chiens, elle s'y connaît puisqu'elle les envoie sans pudeur à ses propres prêtres quand ils sont jugés récalcitrants ou trop libres. Car comme toutes les sectes, toutes les mafias, tous les gangs, elle n'a besoin que de petits kapos sans foi ni loi, de cyniques ne croyant en rien d'autre qu'en leur propre petit pouvoir, d'indics multipliant les menaces, les calomnies et les intimidations comme au bon vieux temps de l'Union soviétique, de petits soldats fanatisés suintant la haine, refusant obstinément la controverse doctrinale et le débat d'idées. 

En effet, un médiocre, un imposteur ne peut imaginer que l'on puisse être désireux de chercher la vérité et de s'y soumettre si l'on pense, sincèrement l'avoir (un peu) trouvée. Il projette sur les autres ses propres turpitudes. N'étant animé que par la haine, l'esprit de parti, étant au service du gang auquel il appartient et qu'il sert sans réserves et sans scrupules, il ne peut concevoir que l'on puisse agir avec sincérité, honnêteté et conviction. 

Pauvre, oui pauvre FSSPX ! 

Petrus.